Samedi 22 septembre, les salariéEs de Ford Blanquefort manifestent pour sauver leurs 872 emplois et les 3 000 emplois induits. Une situation loin d’être unique dans un paysage de plus en plus sinistré. Au même moment, le sinistre et cynique Macron délivre ses bons conseils à un jeune chômeur : il suffirait de « traverser la rue » pour trouver du travail…
La manifestation des Ford s’inscrit dans la continuité de la lutte menée dans cette usine depuis dix ans : des grèves et mobilisations locales qui ont déjà empêché la fermeture de l’entreprise. Aujourd’hui, la multinationale, qui a déclaré 7 milliards de profits l’année dernière, n’a pas plus qu’hier la moindre légitimité pour licencier ou fermer des usines. Pourtant, rien que pour la période 2013-2018, Ford Blanquefort a touché environ 50 millions d’aides publiques : près de 850 euros par mois pour chaque salariéE !
Arrêter le hold-up
Toutes les entreprises qui licencient actuellement sont des entreprises qui ont encaissé des milliards de fonds publics, d’abord via les exonérations en tout genre accumulées par les gouvernements successifs : exonérations de cotisations, patronales puis salariales, CICE, dispositifs d’aides à l’embauche le plus souvent précaire… Elles ont aussi bénéficié de cadeaux directs des collectivités, tout cela au nom du maintien de l’emploi !
Ce véritable hold-up de l’argent public donne le droit à la population et aux salariéEs d’exiger des comptes et de tout faire pour maintenir les emplois, en contestant aux actionnaires le droit de décider de la vie de milliers de personnes.
Public, privé, même combat !
Des entreprises de commerce comme Carrefour, Newlook ou SoLocal (Pages Jaunes) ont licencié ces derniers mois des milliers de salariéEs, avec la brutalité des moyens que leur offrent les lois Macron 1 et 2, et comme unique horizon le chômage, la précarité, ou des pensions de retraite au rabais. Les principales banques françaises, qui ont déjà supprimé 4 000 emplois en 2017, envisagent des milliers de fermetures d’agences : 900 rien que pour la BNP Paribas, la BPCE et la Société générale. Les Chambres de commerce et d’industrie, qui vivent entre autres de subventions publiques en baisse, envisagent 8 000 suppressions d’emplois. Et la liste est encore longue...
Aucun secteur n’est à l’abri : les annonces de suppressions d’emplois se succèdent dans les services publics, à la SNCF, dans l’éducation nationale, dans les finances publiques… Macron et ses sbires rêvent de gérer ce qui reste des services publics comme des entreprises privées.
Reconstruire le « Tous ensemble »
Dans un tel tableau, les déclarations de Macron sont une provocation. Comme le disent les salariéEs de Ford, « la meilleure manière de trouver un emploi, c’est de conserver celui qu’on a » !
Plus que jamais, l’enjeu est dans la construction d’un mouvement « Tous ensemble » pour imposer des revendications vitales : l’arrêt des licenciements et des suppressions de postes ; le partage du temps de travail ; l’augmentation des salaires et des pensions de retraite ; la création de l’allocation d’autonomie pour les jeunes (afin de faire disparaître la concurrence entre salariéEs et entre générations) ; le contrôle sur les comptes des entreprises et l’expropriation des actionnaires qui refusent ce contrôle.
C’est pour cela que, le mardi 9 octobre, à l’appel de la CGT, FO, Solidaires, des organisations de retraitéEs, d’étudiantEs et de lycéenEs, nous serons le plus massivement possible en grève et dans la rue.
Lundi 16 septembre 2018
Premier producteur mondial d’huile de palme, l’Indonésie a décidé de lier ses commandes d’avions à la construction aux USA et en Europe de raffineries utilisant cette huile. Pourtant l’Indonésie elle-même est la première victime des ravages écologiques dus à cette production : déforestation, impact sur la biodiversité, pollution de l’air en raison des incendies de forêt. Les USA ont déjà cédé au chantage, pour assurer les livraisons de Boeing.
Pour l’Union européenne, le débat n’est pas terminé, mais Total a déjà reçu l’autorisation d’ouvrir une raffinerie pour du biocarburant à base d’huile de palme près de Fos et gageons que le poids d’Airbus sera déterminant.
Encourager un ravage écologique pour vendre des avions, est-ce vraiment éthique ?
En août un groupe de l’association Handi-Social a bloqué un convoi de l’A380, retardant son arrivée de plusieurs heures.
Une prise d’otage inacceptable ? Pas vraiment, car c’était pour protester contre un article de loi qui prévoyait de ramener l’obligation d’accessibilité aux handicapés de 100 % des logements neufs à 10 %. C’est-à-dire une protestation contre un cadeau aux promoteurs, venant après bien des cadeaux aux actionnaires des entreprises telles qu’Airbus.
La directrice générale de Latécoère est devenue membre du bureau du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS), malgré des comptes « momentanément » dans le rouge.
Pas de quoi réjouir les prestataires victimes des reports de projet qu’elle a décidé, ni le reste du personnel qui reste dans l’expectative.
Le président du syndicat national des gynécologues et obstétriciens s’est permis de qualifier l’avortement d’« homicide » dans les médias, pour justifier son refus de le pratiquer. Et de se cacher derrière sa « clause de conscience », la même qu’exercent 80 % des médecins en Italie par exemple, rendant ainsi l’accès à l’avortement très difficile.
Buzyn et Schiappa ont beau jeu de condamner ces propos : les gouvernements successifs, tout comme le leur, portent une responsabilité dans les attaques contre le droit à l’avortement : fermeture de centres IVG, baisse des subventions au Planning familial…
Une lutte permanente est plus que nécessaire pour défendre les droits des femmes !
Soyons nombreuses et nombreux dans les manifestations vendredi 28 septembre !
A Toulouse départ 17 h 30 Saint-Cyprien
Marine Le Pen pensait réaliser un coup médiatique en débarquant avec chaînes de TV et radios dans un petit village du Var qui doit accueillir 72 migrants dans une ancienne maison de retraite…
Loin de se trouver en terrain conquis, elle a dû faire face à une cinquantaine d’habitants lui barrant la route aux cris de « Casse-toi, on ne veut pas du FN ». Des ouvriers d’un chantier sont même venus en renfort avec une pelleteuse et Marine Le Pen a dû déguerpir, sous les feux des projecteurs qu’elle avait elle-même conviés.
Une déculottée qui illustre le fait que le racisme distillé par l’extrême droite n’est pas un sentiment aussi unanime et largement partagé par la population que beaucoup de politiciens voudraient le faire croire.
Parachuté d’Air Canada à la tête d’Air France-KLM après la grève du printemps dernier, Benjamin Smith a réclamé, et obtenu, 4,25 millions d’euros de salaire annuel. Voilà qui n’est pas de trop pour expliquer aux salariés d’Air France pourquoi ils devraient se serrer la ceinture.
Comme si cela ne suffisait pas, il aura aussi droit à un parachute doré de 4,5 millions d’euros. De quoi se payer de nouvelles chemises en cas de turbulences.
On s’en est vanté au ministère du Travail la semaine dernière : les ordonnances de 2017 ont contribué à faire baisser le nombre de recours portés devant les prud’hommes. En réalité, cette baisse ne date pas d’hier : après la création de la rupture conventionnelle en 2008, la loi Macron de 2015 a introduit un formalisme extrêmement dissuasif pour les salariés voulant saisir les prud’hommes.
Les ordonnances, en plafonnant les indemnités reçues par les salariés en cas de licenciement illégal, ont découragé des milliers de salariés de défendre leurs droits.
De quoi se vanter ? Certainement, pour un gouvernement au service des patrons.
Fin août, au Maroc, une jeune fille de 17 ans a témoigné dans une vidéo avoir été violée, séquestrée et torturée pendant près de deux mois ! Une mobilisation importante pour la soutenir s’en est suivie. Néanmoins, alors que le procès des douze accusés s’est ouvert il y a dix jours, la parole de Khadija, la jeune fille, est remise en cause. La pression qui pèse sur les femmes qui témoignent est telle qu’elle pousse chaque année au suicide certaines d’entre elles.
L’« affaire » surgit dans un contexte où le nombre de plaintes au Maroc a doublé en 2017. Ce qui est vrai au Maroc l’est tout autant en France : la peur doit changer de camp et la mobilisation continuer !