Les migrants continuent de se presser aux portes d’une Europe qui a refermé ses frontières : barrière de barbelés érigée par la Hongrie à sa frontière avec la Serbie ; colonnes de réfugiés exténués tentant de rejoindre la frontière avec la Croatie pour se heurter, là aussi, à des murs de policiers cherchant à les canaliser à coups de matraque ; frontières fermées de l’Allemagne ; déploiement de l’armée hongroise avec autorisation de tirer. Et, traversant la Méditerranée, d’autres réfugiés, fuyant la guerre ou la misère, en tout cas la mort, et qui la trouvent parfois en chemin.
Le maire Front national de Béziers, Robert Ménard, s’est fait filmer, disant grossièrement à des familles de réfugiés qu’elles n’étaient « pas les bienvenues »… Et une bonne partie de la droite a emboîté le pas du FN, à l’image de Sarkozy qui s’est contorsionné pour faire passer le même message tout en ayant l’air d’être pénétré de compassion…
Que de haine distillée contre les quelque 500 000 hommes, femmes, enfants que la guerre a jetés sur la route de l’Europe cette année parce qu’ils ne veulent pas mourir sous les bombes ou qu’ils fuient la faim et la misère ! Car il n’y a pas de différence à faire : tous sont victimes de situations dont les grandes puissances sont les principales responsables. Elles se nourrissent de la pauvreté du plus grand nombre, soutiennent les dictatures et se tiennent derrière toutes les guerres qui ensanglantent le monde.
Combien coûterait l’accueil des réfugiés ?
Certains font mine d’avancer que, avec tous les chômeurs et SDF, on ne pourrait pas accueillir les migrants. Mais de quoi parle-t-on exactement ?
Les chaînes de télé ont fait le calcul : 12 000 réfugiés entièrement pris en charge pendant un an coûteraient environ 120 millions d’euros… C’est beaucoup ? Le budget de la France est de 373 milliards d’euros. 120 millions, par rapport à 373 milliards, c’est… 32 centimes par rapport à 1 000 euros. Et c’est pour cela qu’il faudrait endurcir son cœur au prétexte que nous ne pourrions pas accueillir « toute la misère du monde » ? Cela ne montre-t-il pas, d’ailleurs, ce que le choix de Hollande de n’accueillir que 12 000 migrants par an pendant deux ans a de mesquin, minable, honteux ?
Et les logements pour accueillir 12 000 migrants ?
Certains ajoutent même : alors que nous avons déjà tant de SDF et de mal-logés ?
La France compte 65 millions d’habitants. Pour comprendre ce qu’y représentent 12 000 personnes, il suffit d’imaginer 10 000 personnes dans un stade et… 2 personnes qui voudraient y trouver refuge…
De toute façon, l’Adoma, un organisme qui gère des foyers de migrants, a recensé dans différentes structures d’accueil 20 000 places disponibles rapidement. Et il y a actuellement 77 750 logements vacants en HLM. Plus 2,5 millions de logements vides. De quoi loger donc non seulement les migrants, mais aussi les 150 000 SDF, et même les 700 000 personnes hébergées dans des conditions précaires par la famille ou les amis.
« 20 000 places trouvées en deux semaines ! Pourquoi ne l’ont-elles pas été avant ? », a demandé un travailleur social. Parce que les pouvoirs publics n’en ont rien à faire des plus pauvres. Pire, ils s’en servent comme repoussoir pour tenter de faire accepter n’importe quoi à ceux qui ont un travail ! Et l’on nous oppose « nos » pauvres pour justifier le refus d’accueillir les migrants ?
Les réfugiés feront-ils concurrence aux chômeurs ?
Ce n’est pas la bonne question ! Ce sont les patrons qui, en licenciant, créent le chômage et la concurrence entre ceux qui travaillent et les chômeurs, et entre chômeurs. Refuser d’accueillir les migrants ne résoudra pas la question du chômage qui n’a pas besoin des migrants pour s’aggraver : les patrons y pourvoient, justement.
Ce ne sont pas les emplois qui manquent, dans les hôpitaux, les écoles, les bureaux de poste, les transports, dans les ateliers où la charge de travail est de plus en plus insupportable. Mais, pour que tous ces emplois possibles deviennent réalité, il faudra nous serrer les coudes entre travailleurs et chômeurs au lieu de subir la concurrence que nous imposent les patrons. Accueillir les migrants à bras ouverts, c’est déjà sortir du chacun pour soi. Un premier pas vers les luttes contre le patronat et les gouvernements qui répandent chômage, guerre et misère aux quatre coins du monde.
Nouveaux horaires, pointage obligatoire en bleu, port imposé des lunettes de sécurité à partir du 1er novembre. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la direction est en train de serrer la vis sur les FAL.
Le but recherché ? C’est évidemment d’augmenter le temps de travail et la productivité de chacun, ainsi que de créer un climat de flicage permanent des salariés.
C’est décidé : l’usine Cassidian de Val-de-Reuil (en Normandie) est reprise par Cordon Electronics. Cordon poursuivra, paraît-il, « l’intégralité des activités »… mais ne gardera que la moitié du personnel.
Produire la même quantité avec deux fois moins de personnel : bonjour les nouvelles conditions de travail pour ceux qui resteront !
Quant aux autres, ils « devraient » être reclassés dans Airbus Group. Où ? Dans quelles conditions ?
Bref, Enders poursuit sa restructuration sur le dos de ceux qui produisent, pour mieux arroser les administrateurs et autres actionnaires !
Fabrice Brégier a déclaré sur RTL que bien qu’il touche environ 2 millions d’euros par an, il n’aimait pas forcément l’argent. La preuve, il serait prêt à refuser toute prime de départ dans le cas où il ferait échouer Airbus. Il ne prend évidemment aucun risque en disant cela, car le carnet de commandes de l’entreprise atteint les 6 700 avions. On comprend tout de même que s’il partait maintenant il accepterait volontiers un parachute doré !
Enfin on est rassuré de l’entendre par ailleurs avouer que son salaire « peut choquer » et qu’il en est conscient !
Emmanuel Macron, qui a provoqué une nouvelle cacophonie gouvernementale avec ses déclarations sur le statut des fonctionnaires rapidement contredites par Hollande, a reçu le soutien de Fabrice Brégier sur RTL.
Ce ministre a vraiment la cote auprès de nos patrons, puisque le DRH d’Airbus Group, Thierry Baril, a quant à lui émis le souhait d’un retour sur les 35 heures ainsi que d’une refonte du Code du travail !
Ces attaques frontales du patronat et du gouvernement visent à démanteler les services publics, comme l’Education ou la Santé, tout comme les acquis des travailleurs du privé et tous les droits qui protègent, même partiellement, les travailleurs.
Et les dirigeants d’Airbus sont bien sûr en pointe dans ces assauts !
Manuel Valls prétend que le Code du travail serait un frein à l’emploi, car « complexe et illisible ». Mais ce qui le rend illisible, ce sont toutes les dérogations qui permettent au patronat de s’affranchir des règles générales.
Or que propose le gouvernement ? De démultiplier ces dérogations par des accords d’entreprise, arrachés à coups de chantage à l’emploi, pour faire reculer les droits des travailleurs.
La seule chose lisible pour le patronat, c’est que les travailleurs montrent leur force.
A « gauche » comme à droite, beaucoup se félicitent de la réélection de Tsipras en Grèce… Ce qui n’est pas forcément l’avis des nombreux abstentionnistes grecs.
L’austérité imposée par les dirigeants européens et le FMI a réduit à la misère près de la moitié de la population ! Tsipras avait été élu en janvier pour y mettre un terme. Choix confirmé par la population par référendum en juillet. Mais, une semaine plus tard, Tsipras a fait voter au Parlement les pires conditions d’austérité jamais imposées en Europe.
Contesté par sa base, il a provoqué de nouvelles élections. Sa réélection signifie-t-elle pour autant que son électorat s’est résigné et approuve son reniement ?
Rien n’est moins sûr… En plus des 9,22 % qui ont voté pour les partis de gauche (KKE, Unité Populaire et Antarsya) opposés aux mesures d’austérité que Tsipras va mettre en œuvre, les 43,45 % d’abstentions montrent que les travailleurs et les jeunes, qui avaient créé dans les entreprises et dans la rue les conditions sur lesquelles s’était hissé Tsipras en janvier, se sont manifestement détournés de lui… et des élections. Mais rien ne dit qu’ils ont renoncé à lutter !
Certains d’entre nous ont reçu un courrier personnalisé où le gouvernement se vante de la baisse de l’impôt sur le revenu. Mais cet impôt ne représentait en 2014 que 18 % du total des impôts.
Et au même moment les impôts locaux augmentent dans de nombreuses villes du fait des baisses de dotation de l’État. Sans compter certains élus tels que Moudenc qui en rajoutent !
Sans oublier la hausse de la TVA passée à 20 %… Un impôt particulièrement injuste : comme les riches ne dépensent pas tout leur revenu, la TVA ne s’applique qu’à une petite partie de celui-ci, alors que les travailleurs payent plein pot, puisqu’ils dépensent tout ce qu’ils gagnent…
En réalité, les salariés payent toujours plus d’impôts. Seuls les riches et les entreprises peuvent échapper aux impôts directs grâce à une réglementation fiscale faite sur mesure pour eux.
« L’impôt saigne le malheureux », disait déjà L’Internationale…