Le débat entre les sept candidats à la primaire de la droite a, sans surprise, montré qu’ils sont d’accord pour nous faire travailler plus, pour alléger l’impôt des riches et des entreprises. Quant à Hollande, après s’être ridiculisé avec son livre de confidences aux journalistes, le voilà qui ose aller présenter de nouvelles salades à Florange, en ne rencontrant que le mépris des salariés. Mais pendant que ces pantins s’agitent en vue de la présidentielle, les attaques continuent : les annonces de suppression d’emplois pleuvent. Des centaines de milliers de postes sont menacés. La précarisation se généralise.
Les patrons licencient, mais dans la novlangue du jour. Comme le fait ce lundi la direction de PSA, ils osent parler de « départs volontaires », en fait de ce « volontariat » forcé où on vous pousse à la porte de multiples façons : nouveau poste à des centaines de kilomètres, nouveaux horaires en équipes intenables, pressions et harcèlement de la hiérarchie, etc. Cela, pour les salariés en CDI. L’autre façon de licencier est tout simplement de mettre fin aux missions d’intérim et de ne pas renouveler les CDD, les deux représentant souvent plus de 60 % de l’effectif d’un site.
Un peu partout, réductions d’effectif et management répressif entraînent un ras-le-bol général, dans le secteur privé comme public. Il faudra bien que toutes ces colères finissent par s’exprimer collectivement.
Patrons et politiciens nous voudraient résignés et désunis
Les Valls, Sarkozy, Le Pen et autres utilisent les attentats pour ressortir les idées racistes contre les musulmans et les migrants. La France serait menacée de submersion par ces derniers, même si le nombre de migrants accueillis en France est ridicule (19 506 asiles accordés en 2015). Mais si certains maires et l’extrême droite ont organisé des rassemblements dans diverses communes contre l’accueil de migrants, heureusement les contre-manifestants ont été plus nombreux à chaque fois.
On oppose aussi les travailleurs aux plus pauvres, alors même que la moitié de ceux qui auraient droit au RSA n’y ont pas recours vu les tracasseries administratives. Ce qui représente 5 milliards d’euros que l’État économise sur leur dos, des économies qui dépassent ce que rapporte à l’État l’impôt sur la fortune !
Unissons-nous, rassemblons-nous !
Au printemps dernier, le patronat comme le gouvernement à ses ordres ont senti le vent du boulet passer avec la mobilisation contre la loi Travail. Depuis la fin du mouvement, tout ce beau monde gouvernemental et patronal espère prendre sa revanche et multiplie les intimidations.
Les procès et sanctions contre les salariés se suivent. La dernière provocation en date venant de la direction de PSA Poissy qui vient d’engager des procédures contre six militants CGT qui exigeaient la mise aux normes d’une chaîne de montage. Sans compter les militants d’Air France qui ont vu leur licenciement confirmé sous prétexte que des cadres de la compagnie avaient eu chaud aux fesses et perdu leur chemise…
Oui, il faudra reprendre la mobilisation du monde du travail là où le mouvement contre la loi El Khomri s’est arrêté.
Mercredi et jeudi 19 et 20 octobre, tous solidaires avec les Goodyear d’Amiens
Cette semaine, ce sont les ex-salariés de Goodyear qui appellent à la solidarité des travailleurs des autres secteurs autour du procès en appel de huit de leurs camarades menacés de neuf mois de prison pour avoir lutté contre la fermeture de leur usine. Un rassemblement pour dénoncer dans le même temps tous les cas de répression disciplinaire ou judiciaire, mais aussi pour passer à la contre-offensive.
Ces deux jours sont un moment de rencontres, de convergence des salariés en butte non seulement à la répression, mais aussi aux licenciements et suppressions de postes. Les mobilisations à venir, cela se construit en coordonnant nos efforts.
Lundi 17 octobre 2016
Alors que Latécoère annonce un chiffre d’affaires du premier semestre 2016 en hausse de 9 % par rapport à celui de 2015, un « résultat opérationnel courant » du groupe presque doublé, son « résultat net » affiche une perte de 19,4 M€, contre un bénéfice de 0,6 M€ au premier semestre 2015.
Sauf que cette « perte » est due au provisionnement de 31 M€ fait pour les mal-nommés PSE à LATelec Louey et à l’usine Latécoère de Périole dans le cadre du plan « Transformation 2020 ».
Donc le premier semestre de 2016 correspondrait à un bénéfice de 11,6 M€ ! Il serait vraiment temps que les travailleurs mettent leur nez dans les comptes des patrons !
Ce minable tour de passe-passe ne peut en tout cas que renforcer ceux qui refusent le plan de casse de l’emploi en cours.
Dans un entretien au journal Le Monde à propos de la réorganisation chez Airbus, Fabrice Brégier déclare qu’il est « prématuré de dire s’il y aura des licenciements ». Il faut donc comprendre qu’il n’écarte pas cette hypothèse et qu’il y aura de toute façon des suppressions d’emplois.
Même s’il n’y a pas de licenciements secs, les suppressions chez Airbus sont inacceptables quand on a un carnet de commandes de 10 ans !
Le 21 septembre, une soixantaine de salariés de l’usine Airbus de Nantes ont débrayé pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail.
Nos collègues protestaient contre les samedis à répétition, les congés refusés, les contrôles à domicile des arrêts-maladie ou encore la formation d’intérimaires qui se succèdent et ne sont pas gardés (il y a en permanence 300 travailleurs temporaires dans cette usine !).
Ça nous parle, non ?
A Saint-Nazaire, 600 travailleurs d’Airbus expérimentent une nouvelle organisation, avec des « mini-usines » qui donneraient, paraît-il, plus de souplesse, avec un niveau hiérarchique de moins. La productivité aurait augmenté de 30 % et l’absentéisme aurait été divisé par deux.
Avoir moins de chefs sur le dos, pourquoi pas ? Moins de paperasse à gérer, c’est bien. Du matériel performant pour travailler, c’est moins fatigant, du moins si on n’en profite pas pour augmenter les cadences !
Selon un éminent professeur de management à l’ESSEC, « Airbus réhabilite en somme le travail d’équipe, selon la théorie ancienne du syndicaliste Hyacinthe Dubreuil ». Lequel « syndicaliste » fut l’auteur du livre Amis du Maréchal, paru en 1940, et un chaud partisan de la « Révolution nationale » de Pétain.
A quand la remise en place par notre grand DRH Barril des « syndicats corporatistes » si chers à Pétain et Dubreuil ?
À l’usine PSA de Poissy, la direction menace deux militants CGT de licenciement et quatre autres de sanctions. C’est sa réponse à l’action menée pour faire respecter la sécurité sur deux chaînes de production. Des cadres de PSA sont même allés jusqu’à blesser un militant qui a dû être évacué à l’hôpital.
Sauf que ce ne sont pas les voyous patronaux qui sont menacés mais les militants victimes de leur violence.
Des militants d’Air France ont vu leur licenciement confirmé par le gouvernement sous prétexte que des cadres de la compagnie avaient eu chaud aux fesses et en avaient perdu leur chemise... Mais aucune chance que Valls se batte pour obtenir la peau des voyous patronaux de Poissy qui, eux, n’hésitent pas à envoyer des militants ouvriers à l’hôpital !
Plusieurs associations viennent de porter plainte contre Areva et EDF pour avoir dissimulé pendant un mois une anomalie sur un réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim et pour dénoncer l’utilisation d’un équipement à risques. Deux amendes ont été requises contre EDF et le directeur de la centrale pour avoir minimisé des incidents survenus début 2015. Depuis, ce sont 18 réacteurs où auraient été décelés les mêmes défauts.
Visiblement, les patrons sont plus soucieux de la sécurité de leurs profits que de celle de l’environnement et de la population.