Les attentats de vendredi dernier ont tué aveuglement 132 personnes, et fait 352 blessés. Nous sommes tous effondrés par l’horreur de ces actes qui avaient l’objectif clair de faire le plus de victimes possibles.
L’État islamique, une organisation barbare et profondément réactionnaire
Revendiqués par l’État islamique, ces attentats témoignent une fois encore des violences dont est capable cette organisation réactionnaire qui opprime depuis des années les populations irakienne et syrienne et impose une dictature religieuse digne du Moyen Âge.
Mais comment des obscurantistes d’un autre temps peuvent-ils se développer ainsi, au XXIe siècle ? Les responsables sont à la tête des grandes puissances, États-Unis mais France aussi, celle de Sarkozy et de Hollande. Lorsque l’armée américaine a envahi l’Irak en 2003, elle a détruit le pays, favorisé les divisions et créé le chaos. C’est dans ce contexte de misère et de guerres que la barbarie islamiste prospère.
Les sales guerres des États riches, une solution pour combattre le terrorisme ?
Hollande, Sarkozy et d’autres appellent à l’union nationale et font mine de découvrir que la France est en guerre. Mais cela fait des années que la France participe à des interventions militaires répétées, dans le seul but de préserver les intérêts et l’influence de ses multinationales. Dès 2011 en Libye, elle a contribué à étouffer sous les bombes la révolution des pays arabes. Puis elle est intervenue au Mali, en Centrafrique. Ses Rafale bombardent l’Irak et la Syrie.
Hollande invoque la lutte contre le terrorisme. Mais les bombes font-elles la différence entre les terroristes et la population déjà victime quotidienne des exactions de la dictature de Assad et de l’État islamique ? Combien de carnages, dont on a mesuré l’horreur ici, ont-ils été commis là-bas par les bombes françaises, américaines ou russes ?
La solution pour limiter la menace terroriste est-elle de continuer dans cette voie qui a conduit aux attentats de Paris ? En mettant des territoires entiers à feu et à sang, les gouvernants des pays riches participent à une escalade de la violence dont les premières victimes sont les populations, d’abord là-bas à grande échelle, et depuis ce week-end, ici aussi.
Leur guerre n’est pas la nôtre.
Union nationale derrière les va-t-en-guerre, ou solidarité internationale avec les exploités et opprimés de tous les pays ?
Être profondément solidaires des victimes des attentats ne signifie pas s’aligner sur la politique de notre gouvernement, car c’est cette politique qui renforce les groupes intégristes. Être solidaires, cela ne signifie pas tout repeindre en « bleu-blanc-rouge » et apporter son soutien à une nouvelle guerre au Moyen-Orient.
Ces attentats risquent aussi malheureusement de renforcer un climat raciste. Alors même que les premières victimes de la barbarie de l’État islamique sont les peuples du Moyen-Orient. Pour contrer la barbarie et les divisions au sein des classes populaires, c’est la solidarité entre les peuples dont on a besoin. L’horreur qui a frappé Paris vendredi nous rappelle tristement qu’il est d’autant plus urgent de chercher à se débarrasser de toute forme d’oppression et d’injustice, ici comme ailleurs.
Ils interdisent nos manifestations, mais pas les licenciements !
On ne sait pas ce qu’il en sera de cet « état d’urgence » que Hollande et son gouvernement viennent d’instaurer pour 3 mois. Mais, c’est le cas de le dire, soyons vigilants ! C’est déjà l’occasion pour le gouvernement d’interdire des manifestations cette semaine, précisément celles des personnels des hôpitaux, des travailleurs d’Air France ou des impôts, d’enseignants… Hollande prône la trêve mais ni lui ni les patrons d’Air France n’ont reculé d’un pouce sur les licenciements et la répression. Ni lui ni Martin Hirsch, directeur des hôpitaux de Paris, n’ont renoncé à voler aux personnels les 10 à 15 jours de RTT annuels dont ils ont tant besoin. Gouvernement et patrons ne suspendent pas leurs plans d’austérité contre nous, ils vont d’ailleurs en redoubler pour financer leurs sales guerres. Ne suspendons pas nos mobilisations contre eux.
Manifestons notre solidarité avec les victimes mais aussi notre refus des amalgames et des atteintes à nos libertés. Le NPA sera présent à la manifestation appelée par les syndicats CGT, FSU, Solidaires et la Ligue des droits de l’Homme…
Contre la barbarie, contre les amalgames
Pour la paix et les libertés démocratiques
samedi 21 novembre 14 h 30 M° Jean Jaurès
Mercredi 18 novembre 2015
Au troisième trimestre, le bénéfice brut (EBIT) d’Airbus Group est en hausse de 12 %. Sur 9 mois le « résultat net » est en hausse de 36 %, alors même que le chiffre d’affaires ne progresse que de 6 %.
Parmi les moyens utilisés par Enders pour obtenir ce résultat :
– diminution drastique de la charge de travail du BE d’Airbus Aircraft et rapatriement de la sous-traitance qui lui était liée ;
– surcharge des ingénieurs et techniciens de la branche satellites d’Airbus DS (cette même branche qu’il prétendait sans avenir il n’y pas si longtemps mais qui croule aujourd’hui sous les commandes) ;
– Sans parler des pressions permanentes pour accroître la productivité du personnel de la production, la dernière en date étant la mise en place du « pointage en bleu ».
Alors les actionnaires ont beaucoup de raisons de se réjouir, mais les travailleurs bien moins.
Toujours dans sa logique de satisfaction prioritaire des actionnaires, la direction vient d’annoncer qu’elle allait consacrer 1 milliard d’euros de sa trésorerie pour racheter des actions pour ensuite les détruire afin de faire monter le cours en bourse.
Ce milliard aurait pu être consacré à lancer un nouveau programme ou à augmenter nos salaires…
La direction va négocier avec les syndicats une compensation financière pour nous faire pointer en bleu de travail.
Elle a une conception bien à elle de la négociation, elle qui met tout le monde devant le fait accompli en implantant les nouvelles badgeuses devant les bureaux des chefs.
De toute façon, compensation financière ou pas, nous, on veut continuer à badger en civil !
Dans une tribune parue le 26 octobre, Tom Enders a donné des conseils pour mieux intégrer les centaines de milliers de migrants accueillis en Allemagne.
Selon lui, il faut « assouplir » le marché du travail, c’est-à-dire créer des emplois peu rémunérés et « aménager » le tout nouveau SMIC allemand.
Pourtant l’Allemagne a déjà des « jobs à un euro ». Mais Enders trouve toujours le « coût du travail » trop élevé et il entend bien profiter de l’arrivée d’une main-d’œuvre jeune et fragilisée pour abaisser celui-ci, en Allemagne d’abord mais ensuite ailleurs.
Quant à nous, c’est surtout le « coût du capital » que nous aimerions voir baisser… et même disparaître.
La direction d’Air France n’en finit pas de déverser sa violence sociale. Quatre salariés viennent d’être licenciés pour « faute lourde », sans préavis ni indemnités donc.
Un délégué du personnel est menacé du même sort. Onze autres salariés sont mis à pied sans solde pendant quinze jours pour avoir ouvert une grille d’accès.
Ces sanctions, très lourdes, sont surtout à la mesure de la sympathie manifestée par les travailleurs de tout le pays à l’égard de la réaction des salariés d’Air France contre les licenciements. Leur objectif est de faire baisser la tête non seulement aux grévistes mais aussi à l’ensemble du monde du travail. Et c’est pourquoi, état d’urgence ou pas, elles doivent d’autant plus être contestées.
La compagnie aérienne allemande vient de connaître sept jours de grève, le conflit le plus long de son histoire. Les grévistes s’opposaient au plan de la direction visant à faire passer l’âge de départ en retraite du personnel navigant de 55 à 65 ans, la diminution des primes et la réduction du nombre de vols. Près de 5 000 vols ont été annulés.
Les patrons de toute l’Europe, même les plus prospères comme à Air France ou Lufthansa, attaquent les travailleurs. Ce seront nos réactions de colère et nos grèves, en se rassemblant et en convergeant, qui les feront reculer.
Jeudi dernier a eu lieu en Grèce une nouvelle grève générale, la première depuis que Tsipras est au pouvoir. Le représentant de Syriza mène en effet la même politique d’austérité que ses prédécesseurs, après avoir fait croire au peuple grec qu’il suffisait de l’élire pour vivre décemment. Une nouvelle fois pourtant les Grecs se mobilisent contre la baisse des pensions de retraite et la hausse des impôts. Le peuple grec ne peut en effet compter que sur lui-même pour lutter contre l’austérité.