Faisons entendre la voix des travailleur-se-s, des jeunes, des exclu-e-s
Ainsi Valls a démissionné de son poste de premier ministre pour essayer de jouer l’homme neuf, le rassembleur. La semaine d’avant, Hollande avait préféré déposer le bilan, craignant une déconfiture. Un bilan qu’il a jugé, dans sa suffisance et son aveuglement, « satisfaisant ».
Le président du Medef et de la finance
C’est que ses commanditaires, le grand patronat, les gros actionnaires du CAC40, ont tout lieu d’être contents. Hollande a continué, dans la lignée de Sarkozy, à attaquer les droits des salarié-e-s, des chômeur-se-s, des jeunes (43 années nécessaires pour la retraite à taux plein, licenciements facilités…). Chômage, précarité et la misère qui en résulte n’ont cessé d’augmenter. On estime à 9 millions de personnes, le nombre de pauvres qui survivent avec moins de 1 000 euros par mois. Quant à celles et ceux qui ont un emploi, c’est une pression continuelle, au nom de la compétitivité, pour leur imposer un travail toujours plus dur et mal payé. C’était aussi l’objectif de la Loi Travail.
A l’inverse, les patrons et les plus riches ont été choyés ! Avec le « pacte de responsabilité », le « crédit impôt compétitivité emploi » et quantité d’autres subventions, ce sont des dizaines de milliards d’euros qui leur ont été distribués, alors que les plans de licenciements se multiplient.
Contre la droite et l’extrême droite
Sur la base des reculs imposés par le gouvernement Hollande-Valls, c’est une nouvelle offensive qui se prépare pour faire baisser encore le « coût du travail ». Fillon, le candidat de la droite, a choisi d’en faire son arme de campagne : suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, liquidation des 35 heures et semaines pouvant atteindre 48 heures, recul jusqu’à 65 ans du départ à la retraite, augmentation de 2 % de la TVA, l’impôt le plus injuste. Avec en prime la morale moyenâgeuse de la réaction catholique.
Marine Le Pen, qui espérait avoir face à elle Sarkozy et Hollande, a beau jeu de dire que Valls et Fillon c’est la même chose, qu’ils ont été l’un et l’autre premiers ministres de Hollande ou de Sarkozy. Et de se prétendre anti-système, voire, face à Fillon, « sociale ». Quelle imposture ! Elle, la fille de millionnaire, qui ne veut rien d’autre que gouverner en servant les intérêts du Medef et des classes dirigeantes dont elle fait partie. Profitant des reniements des gouvernements socialistes qui ont mené la même politique que la droite, elle utilise l’écœurement qu’ils ont provoqué pour essayer de duper les couches populaires en voulant leur faire croire que l’origine de leurs problèmes, ce serait la mondialisation, l’Europe et l’immigration et non pas la politique des patrons et des capitalistes.
Préparons-nous dès maintenant à rendre les coups
Alors oui, il y a urgence à faire entendre la voix des travailleur-se-s, des jeunes, des exclu-e-s, de toutes celles et tous ceux qui ne vivent que de leur travail, face aux représentants des classes possédantes, du patronat et de la finance, quelle que soit leur sensibilité politique.
Dès aujourd’hui, préparons-nous à défendre nos droits. Travaillons à la préparation d’un mouvement d’ensemble pour l’interdiction des licenciements et des suppressions de postes, le partage du travail entre tous, la hausse des salaires, la fin de la précarité et les embauches dans les services publics…C’est ce que Philippe Poutou défendra dans cette campagne. Parce nos vies valent plus que leurs profits !
Lundi 12 décembre 2016
Nos collègues d’Atalian du site Clément Ader ont fait 3 jours de grève à partir du jeudi 8 décembre.
Conditions de travail difficiles et salaire minable, tel est leur quotidien. Nous ne pouvons que nous sentir solidaires d’eux.
Le patron a lâché des primes nouvelles… mais en a supprimé d’autres. Il a joué la division entre les travailleurs selon les postes et les fonctions. Mais au final c’est bien la détermination des grévistes (et la pagaille que leur grève a engendrée sur le site) qui a imposé les avancées obtenues.
« Nous ne pouvons continuer à travailler uniquement avec des employés à vie » : c’est ce qu’il a déclaré au journal allemand Müncher Merkur, ajoutant que la direction mettrait désormais l’accent sur des contrats à durée limitée « centrés sur un projet ».
Ne pas garantir un emploi stable alors qu’il y a entre 10 et 15 ans de carnet de commandes est vraiment dégueulasse, c’est du gâchis humain.
Les actionnaires d’abord ! Telle est la devise d’Enders. Nous voilà prévenus.
Pour beaucoup, le nom Gemini était jusqu’ici associé au programme spatial américain, dont le premier astronaute, John Glenn, vient de mourir : c’était un nom de capsule spatiale.
Mais désormais ce nom est associé à un plan de casse de l’emploi. C’est beaucoup moins glorieux !
Cependant, en adoptant ce mot latin, Enders nous montre sa culture : gemini signifie « jumeaux ». Et apparemment de « jumeaux » à « doublons » il n’y a qu’un léger glissement. Or l’axe principal du plan d’Enders serait la chasse aux doublons.
Espérons que John Glenn n’a pas eu vent du recyclage du mot gemini par un obsédé de la rentabilité !
Le plan Gemini a beaucoup fait parler de lui, que ce soit dans les médias ou dans la communication interne. Pendant un moment on n’arrêtait pas de nous parler de ces fameux « doublons » qu’il faudrait supprimer. Mais les vraies intentions se clarifient : on se rend compte que la chasse aux doublons n’était qu’un leurre. Déjà, aucun réel doublon n’est justifié dans des secteurs ayant déjà subi de nombreuses réorganisations. Mais la nouvelle qui a frappé, c’est que la Recherche paie le prix fort, avec des centaines de suppressions de postes et la fermeture de sites, à Suresnes et en Allemagne.
En plus de la casse sociale, avec perte de postes et obligation de déménagement des salariés, ce plan montre la politique du groupe : de moins en moins de recherche en interne, de plus en plus de recours aux IRT, des centres de recherche publics, fonctionnant en partenariat avec les entreprises, financés surtout par des fonds publics.
Bref, non seulement on casse des emplois, mais en plus on profite des deniers publics.
L’affaire reste à suivre : l’avenir de la recherche, les familles qui devront déménager, voire des licenciements secs. Qui sait ? La direction de ce groupe prospère n’a pas révélé toutes ses intentions… et les salariés n’ont pas dit leur dernier mot !
La fermeture du site de Suresnes était préparée de longue date. Pour preuve, il ne reste à Suresnes qu’un seul immeuble propriété d’Airbus, les autres ayant été vendus à Colony Capital, à qui Airbus les loue.
Quand on connaît le prix du mètre carré dans cette banlieue ouest de Paris, gageons que la vente du dernier immeuble sera une bonne affaire !
Selon Primeview, « cabinet indépendant de recherche économique », Tom Enders a mérité les 4,8 M€ qu’il a touchés en 2015, car avec une progression du chiffre d’affaires d’Airbus Group de 6 % cette année-là il a réussi à augmenter le bénéfice par action de… 15 % !
Un article de La Dépêche du 30 novembre essaie de nous faire croire que le recentrage d’Airbus sur Toulouse serait une bonne affaire pour les salariés toulousains. Un cadre dirigeant aurait confié que « c’est important d’avoir le bon Dieu près de soi ! ».
Les salariés toulousains qu’on va pousser dehors sous prétexte de « doublons » apprécieront.
La direction de Latécoère aurait revu son plan de suppressions d’emploi à la baisse. Mais s’il n’y a officiellement que 156 suppressions, c’est parce qu’une vingtaine de salariés de l’usine de Périole n’ont pas attendu la fin des négociations pour trouver du travail ailleurs et qu’on n’a jamais compté les précaires remerciés (32 rien qu’à l’usine LATelec de Louey…).
De quoi se retrouver avec au moins les 236 suppressions annoncées en juin dernier.
La direction d’Air France avait invité 1 500 personnes à Roissy pour la réception du premier B787 de la flotte d’Air France. Mais elle a dû tout annuler « compte tenu des risques de perturbation ». En effet, les salariés de la branche Industrie avaient décidé de s’inviter pour exprimer leur refus d’être filialisés.
Au final, ce sont eux qui ont posé pour la photo devant l’avion. Un beau souvenir.
La visite a été efficace : ce lundi 12 décembre la direction annonce qu’elle renonce à son projet, « mal compris », de filialisation !