Monsieur Fillon avait promis….
Après avoir annoncé la privatisation d’une partie de la Sécurité sociale, Fillon, empêtré dans les « affaires », doit faire machine arrière… du moins en parole.
Après s’être attaqué aux retraites en 2003, quand il était ministre, Il a proposé lors de la primaire de la droite de confier aux assurances privées le financement des soins courants, et de supprimer des dizaines de milliers de postes dans les hôpitaux, alors que les personnels hospitaliers n’en peuvent plus, que la souffrance au travail aboutit même à des suicides répétés.
Défendre la Sécu, défendre le droit à la santé
Grâce à la Sécurité sociale, conquise de haute lutte en 1946 après un siècle de mobilisation des travailleurs et de leurs syndicats, la vie des salariés a été bouleversée. Il leur est devenu possible de se soigner quand ils sont malades, ou sont victimes d’accidents de travail, de bénéficier pour les femmes d’un congé de maternité, de mieux pouvoir élever leurs enfants grâce aux allocations familiales, de vivre décemment leur retraite.
Grace à la Sécurité sociale, ce sont les employeurs qui doivent financer ces droits, par des cotisations sociales, la partie socialisée du salaire (à hauteur de 40 %), mise en commun et redistribuée à chacunE selon ses besoins.
Pas étonnant que le Medef, et ses exécutants, de Marine Le Pen à Macron en passant par Fillon et Valls, veulent la liquider, pour les remplacer par des assurances et des fonds de pension.
Pas étonnant qu’ils veulent aussi poursuivre la destruction de l’Hôpital public et confier l’essentiel des soins à des médecins libéraux et aux cliniques privées.
Mesures d’urgence
Ce que préconise Philippe Poutou, candidat du NPA à l’élection présidentielle, est à l’exact opposé :
• des soins remboursés à 100 % par l’assurance maladie,
• la suppression des franchises et des dépassements d’honoraire,
• la fin de l’austérité à l’Hôpital public, avec un plan emploi formation de 120 000 postes,
• la création de Centres de santé publics et gratuits sur tout le territoire, pour en finir avec les « déserts médicaux »,
• des retraites au plus tard à 60 ans et jamais inférieures à 1 700 € net par mois,
• l’expropriation des actionnaires des trusts de la recherche pharmaceutique et la création d’un service public du médicament autogéré par les travailleurs et la population.
Cela n’a rien d’utopique, mais a une condition : modifier radicalement la répartition des richesses dans un pays où les 45 personnes les plus riches possèdent autant que les 40 % les plus pauvres de la population.
Pour l’autogestion du salaire socialisé et son extension
Les travailleurs producteurs doivent rester maîtres du salaire socialisé, la part « indirecte » du salaire cumulée par les cotisations sociales. Ni l’État, ni les patrons n’ont à s’immiscer dans la gestion des caisses de Sécurité sociale. Les seulEs légitimes pour gérer notre salaire collectif sont nos représentantEs démocratiquement éluEs et révocables.
Le salaire socialisé a conféré aux salaires un caractère « libérateur », libération partielle de l’insécurité sociale. Avec les services publics pris en charge par l’Etat (éducation, santé, transports…), c’est plus de 50 % du coût de cette reproduction de la force de travail qui est « collectivisée ». Mais c’est très insuffisant. À l’opposé des politiques actuelles qui visent à faire reculer le salaire socialisé au bénéfice de l’assurance, de l’assistance et de la charité, le NPA est résolument pour l’extension du salaire socialisé.
Mais n’ayons aucune illusion ! Le capital ne se laissera pas exproprier passivement. Le rapport de force reste l’élément déterminant. La progression et l’extension du salaire durant toute sa vie, associées à l’autogestion, sont un moyen fort de changer le rapport de force entre le capital et le travail.
Venez en débattre…
jeudi 2 mars à 19 h 30
Salle San Subra (M° Saint-Cyprien)