Suite à la programmation du groupe Charly Fiasco lors de la fête du NPA Haute-Garonne le 13 mai dernier, le NPA a été interpellé à plusieurs reprises. Il s’avère en effet qu’un des membres dudit groupe a été accusé d’avoir donné une gifle à l’une de ses proches en 2008. Le NPA 31 a été saisi par cette dernière quelques jours avant la fête du 13 mai. Au vu de la nature des faits, de la durée qui s’est écoulée depuis, des excuses privées et publiques de l’agresseur, le NPA 31 a, après discussion, décidé de maintenir le concert.
Nous croyons la parole des victimes de violences sexistes et sexuelles et sommes pleinement engagés dans le combat contre ces violences. Et c’est aussi dans le cadre de ce combat que nous nous inscrivons dans une logique de justice réparatrice, qui prend racine dans la reconnaissance des faits et dans une démarche de remise en question chez les hommes ayant commis des violences. D’où notre décision, laquelle a été prise dans un cadre collectif, ce qui ne saurait donc justifier les mises en question individuelles d’une de nos camarades sur les réseaux sociaux.
Mais depuis que cette décision a été prise et que le concert a été maintenu, de nouveaux éléments ont été portés à notre connaissance par la victime, concernant les circonstances des faits de 2008, la formulation des excuses qui y ont fait suite et la participation présumée de la personne accusée à la campagne de cyber-harcèlement engagée contre elle en 2021.
Si nous avions eu connaissance de l’ensemble de ces éléments lorsque nous avons pris notre décision, nous n’aurions pas programmé le groupe lors de notre fête, au nom de la présomption de véracité de la parole des victimes et d’une forme de principe de précaution.
Nous ne sommes pas dans le cadre de nos procédures internes qui permettent à la fois d’appliquer le principe de véracité de la parole des victimes, de suspendre la participation des personnes signalées, d’assurer l’expression contradictoire des victimes et des accusés en tenant compte des mécanismes de domination à l’oeuvre jusque dans nos organisations, et de mettre en place un travail global de prise en charge des cas de violences.
Nous devons donc nous en tenir aux principes qui guident notre combat féministe. Nous présumons de la véracité de la parole des victimes, quand bien même cela ne voudrait pas dire certitude de la culpabilité des accusés. Dorénavant, nous assumerons ces principes de véracité et de précaution et, à la moindre alerte, nous déprogrammerons.
Nous présentons donc nos excuses à la victime et à toutes celles et tous ceux qui ont été légitimement heurtés par cette affaire, ainsi qu’à celles et ceux qui ont vu certains de leurs messages et commentaires supprimés sur les réseaux sociaux.
Nous apprenons de nos erreurs, et nous continuerons de travailler pour améliorer notre prise en charge du combat, essentiel, contre les violences sexistes et sexuelles, dans le recueil de la parole des victimes, dans la mise en place de dispositifs pour prévenir l’apparition de ces violences dans nos initiatives publiques.
Le NPA se tient prêt, et se tiendra prêt, à réagir face aux comportements sexistes ou violents, à l’extérieur et à l’intérieur de notre organisation.