Par Florent Benoit le 14 septembre 2015
Le SMTC Tisséo chargé de l’exploitation et de l’amélioration du réseau met l’augmentation des tarifs au centre de sa réflexion sur le financement. Pourtant, une augmentation de 10 % des recettes billetterie n’amènerait que 7 millions dans un budget de plus de 571 ! (en 2014).
Les enjeux de transports urbains sont d’ailleurs bien plus importants que ce budget, ainsi une décongestion du trafic routier serait fortement bénéfique sur l’accidentologie, le temps perdu, et surtout les pollutions sonores et de l’air. En effet selon l’institut de veille sanitaire une réduction de 5g/m³ des particules fines éviterait 125 décès/an et augmenterait l’espérance de vie de 4,2 mois pour les habitant-es de la « métropole ». L’Inserm estime de même qu’une baisse des taux de particules fines ferait gagner 2 milliards à la sécurité sociale, et ceci pour les 5 principales maladies pulmonaires uniquement.
Il y donc là des enjeux qui mérite un débat et des solutions démocratiques bien plus ambitieuses que cette austérité mesquine. Le choix de ne jamais augmenter les impôts à hauteur des besoins coûtent actuellement au SMTC 62 millions d’euros de remboursement d’emprunt et 59 millions d’intérêts par an ! Cet argent serait suffisant pour financer la gratuité intégrale du réseau et l’augmentation des fréquences nécessaire. La gratuité réduirait aussi certain frais comme les 10 % de TVA versés à l’État, ou les coûts de billetterie et de contrôle.
Grâce à la tarification actuelle Toulouse est depuis 2007 la ville ou la fréquentation des transports en commun progresse le plus. Par exemple les abonnements pour les moins de 26 ans ont augmenté de 80% depuis la mise en place du tarif à 10€ mensuel !
Les tarifs réduits et les gratuités doivent donc être maintenus et étendus. Le minimum serait l’abonnement à 10€ pour les retraité-es de moins de 65 ans et la gratuité pour les étudiant-es.
Même si les membres du SMTC remboursent la dette et ses intérêts et alors que le taux de Versement Transport n’est modifiable qu’au parlement, ils peuvent développer les transports en commun de manière plus progressiste. Quelques propositions :
– Augmenter la Contribution Foncière des Entreprises et la taxe d’aménagement. Étendre la taxe d’aménagement majorée à toutes les extensions urbaines hors Zones d’Aménagement Concertées pour financer les aménagements de transports en commun en site propre.
– Réinvestir sur les petits projets efficaces comme les ateliers et aménagements vélos, le maillage et les priorités bus, ou l’utilisation des sites propres tram par des lignes de bus (Linéo par exemple)
– Maîtriser plus fortement l’urbanisme, par les Zones d’Aménagement Concertées pour toute extension des zones baties par exemple. Ceci afin de prioriser les transports en commun et de ne pas étendre les zones mono-activité et les déplacements inutiles induits. Il faut traduire en acte l’objectif de mixité urbaine, qui permet l’accès en mode doux des espaces d’emploi, commerciaux, de loisirs et d’habitation sur chaque bassin de vie.
– Ne plus financer les aménagements lourds par l’emprunt (et les intérêts qui vont avec) mais par les subventions spéciales (CG, État, UE) ; et les taxes CFE, et d’aménagement majorée du secteur concerné.