Toulouse, c’est 23 400 logements vides - 29000 sur l’agglo (INSEE 2018). Auxquels on peut ajouter plus de 200 000 m² de bureaux vides. Or, l’association Droit au Logement (DAL) estime entre 4 000 et 5 000 le nombre de personnes sans domicile fixe. Il y a donc largement de quoi loger tout le monde !
- La réquisition des logements vides et le soutien aux squats
Le Maire a les pouvoirs de Police nécessaires pour réquisitionner des bâtiments, privés ou publics. Les réquisitions sont toujours légalement temporaires donc nous ne pouvons pas nous contenter de cette solution. Cela dit, en plus de permettre de répondre aux situations d’urgence et de soutenir les occupations comme le Squat de l’avenue de Muret ou du 57 rue Achille Viadieu en leur donnant une assise juridique, c’est une des mesures qui permettent de limiter la spéculation immobilière car les propriétaires y perdent l’usage de leur propriété pour une durée pouvant s’étaler sur plusieurs années.
Il appartient aux Toulousain·ne·s de s’organiser dans les quartiers pour recenser ces milliers de logements, exiger que la Mairie passe enfin à l’action.
- L’arrêt des expulsions et des coupures d’énergie
Evidemment il faut annuler les arrêtés anti-bivouac et toutes les mesures de chasse aux pauvres entreprises par Jean-Luc Moudenc. Tout à l’inverse, la Mairie a le pouvoir d’interdire par arrêté les expulsions de logement. Interdiction limitée dans le temps mais qui peut tenir plusieurs mois, et par exemple prolonger la trêve hivernale (cela a été fait à Grenoble).
La Mairie peut aussi interdire par arrêté les coupures d’énergie et agir de concert avec les travailleurs·euses de l’énergie, qui ont déjà montré qu’ils·elles étaient capables, lors de mouvements sociaux, de s’organiser pour rétablir le courant et basculer en heures creuses les foyers modestes.
Au-delà, Toulouse Anticapitaliste se bat pour la gratuité des premiers kWh et des premiers mètres cubes d’eau, car se chauffer, s’éclairer et se laver à l’eau chaude sont des droits élémentaires. De plus, le chauffage des bâtiments est un des éléments qui en permet un bon entretien, en empêchant l’humidité et le froid de dégrader les logements.
- Encadrer les loyers
Les contraintes en vigueur sur l’encadrement de l’augmentation des loyers ne sont pas suffisantes. Tout doit être mis en œuvre pour imposer un réel plafonnement des loyers.
- Stopper les plans de gentrification et de ségrégation sociale
Les plans de renouvellement des quartiers populaires sont présentés comme des projets d’embellissement et de développement de la mixité sociale, dans lesquels tous les habitant·e·s seraient gagnant·e·s. En réalité c’est faux, les démolitions de logements sociaux repoussent des habitant·e·s toujours plus loin du centre, des services publics, des transports et des lieux de lien social. Les démolitions/constructions, laissées aux mains des promoteurs privés, se font au service de la spéculation immobilière, entraînent une hausse des valeurs foncières et des loyers et le cercle vicieux entretient le processus d’exclusion des habitant·e·s les plus modestes.
La rénovation des quartiers populaires doit se faire pour leurs habitant·e·s, et pas pour les remplacer. En cas de démolitions, les familles doivent avoir le choix absolu du lieu de leur relogement (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui : droit à 3 refus seulement, la 3ème proposition étant souvent moins bien que les 2 précédentes...).
Par exemple, à la Reynerie, à Bellefontaine et dans d’autres quartiers, les immeubles n’en finissent pas d’être détruits pour être remplacés par des immeubles beaucoup plus petits. Les habitant·e·s étant envoyé ailleurs, parfois dans d’autres villes de la région (Pamiers, Montauban…). Par ailleurs, bien souvent les réhabilitations sont moins chères et de meilleure qualité que les démolitions constructions.
- Reprendre la main sur les constructions de logements sociaux
En confiant les nouvelles constructions de logements sociaux à des grands groupes du BTP (Bouygues, Vinci…) la qualité des constructions se dégrade. En effet, ces promoteurs construisent pour vendre immédiatement à des particuliers ou bailleurs sociaux, et la durabilité de leurs constructions ne fait pas partie de leurs préoccupations. On peut même parler d’obsolescence programmée (à 10 ans dans le meilleur des cas, le temps que la garantie décennale arrive à échéance). Tant pis pour leurs habitant·e·s qui voient au bout de quelques années leurs logements se dégrader à vitesse accélérée. Une Mairie au service de la population cesserait d’accorder les permis de construire aux requins de l’immobilier, et reprendrait la main, avec les offices publics et les bailleurs sociaux, en imposant que ceux qui construisent répondent aux normes écologiques maximales et soient les mêmes que ceux qui ensuite entretiennent et gèrent les logements, dans le cadre du service public et sous le contrôle des locataires.
Par exemple, nous proposons que les 300 millions d’euros que s’apprête à investir la Mairie de Toulouse dans le cadre du Plan de rénovation urbaine (1 milliard au total) répondent à ces critères.
- Stopper la spéculation immobilière
Arrêter de vendre des bâtiments publics (exemple : Institut Claudius Régaud vendu pour une bouchée de pain). Il serait juste que la municipalité ait la possibilité de taxer les transactions immobilières ou au moins les plus-values. User du droit de préemption sur les ventes immobilières pour empêcher les projets spéculatifs ou récupérer du foncier pour développer une urbanisation au service des classes populaires. Et évidemment mettre un terme aux grands projets inutiles comme les Ramblas, le projet TESO, la Tour Occitanie…