CeGIDD de Toulouse : le directeur du CHU fait des économies sur le dos des usager-e-s !
Aujourd’hui, les stratégies de mise en œuvre et de communication sur la prévention de la transmission de l’infection du VIH sont repensées et promues au sein du concept de prévention combinée. Cela désigne l’ensemble des outils qui permettent d’impacter le nombre de transmissions du VIH et comprend : le matériel de prévention (préservatif externe et interne, le gel, la digue dentaire) et de RDR (matériel stérile à usage unique), le TASP (traitement comme outil de prévention en ayant une charge virale indétectable depuis plus de six mois), le traitement d’urgence (TPE), la PrEP (Prophylaxie pré- exposition), les entretiens de counselling et le dépistage.
Le dépistage et le traitement font partie des outils de prévention à part entière : parmi les 150 000 personnes vivant avec le VIH aujourd’hui en France, on estime que 30 000 ignorent leur infection et peuvent transmettre le virus. Or, la connaissance de son statut sérologique permet de limiter les risques de transmission grâce à des modifications de comportement et au traitement antirétroviral.
L’accès au dépistage est un enjeu important dans la lutte contre le sida et dans la politique de santé, et une priorité pour les Agences Régionales de Santé (ARS). Les Centres Gratuits d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) des infections par les virus de l’immunodéficience humaine, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles sont un des dispositifs importants pour permettre à la population de se faire dépister et doivent bénéficier des moyens financiers et humains pour répondre à l’ensemble de leurs missions.
Malheureusement, le CeGIDD de Toulouse connait un problème de sous-effectif qui nuit à la qualité de la prise en charge des usager-e-s. Ainsi, nous savons que chaque jour, lors des consultations sans rendez-vous du matin, entre 15 et 20 personnes ne peuvent être reçues en consultation et sont obligées de revenir. Les médecins travaillant sur le service ne peuvent recevoir en moyenne que 25 personnes par matinée. Au delà, les consultations ne sont pas possibles. De plus, le temps d’attente peut varier de une à 3h avant d’être reçu-e par un médecin et cette situation provoque des tensions entre le personnel du CeGIDD et les usager-e-s.
Depuis cet été, la situation de sous effectif s’est aggravée. Une médecin est partie en congé maternité au mois de juillet et ne reviendra sur le service qu’en janvier 2018. La direction du CHU a décidé, pour faire des économies, de ne pas remplacer, sur la période de congé, la médecin absente alors que les difficultés rencontrées par le service sont connues. Cette nouvelle situation est à l’origine de la fermeture des consultations sans rendez-vous du vendredi matin.
Suite à l’interpellation d’usager-e-s sur les difficultés d’accès aux consultations de dépistage, Act Up Sud-ouest a alerté Mme CHOMA et M. AYMERIC de l’ARS Occitanie. Ce dernier nous a indiqué que l’ARS allait envoyer dans la semaine un courrier au directeur du CHU de Toulouse, M. Le MOIGN, lui indiquant qu’il devait embaucher un-e médecin dans les plus bref délais, afin de pallier au sous-effectif et améliorer la qualité de prise en charge des usager-e-s et les conditions de travail de l’équipe médicale.
Cette décision, bien que tardive, est une bonne nouvelle et va permettre le rétablissement des consultations sans rendez-vous du vendredi matin. Malheureusement, la situation de sous-effectif due au non remplacement du médecin partie en congé maternité demeure.
Nous exigeons que le CeGIDD soit financé à la hauteur de ses besoins et des enjeux épidémiologiques de la région afin de fournir un accueil de qualité aux usager-e-s et des conditions de travail adéquates au personnel médical.
Act Up Sud-Ouest, Aides, Griselidis, Le Planning Familial 31