Depuis maintenant près de deux mois, les éboueurs de la métropole de Toulouse sont en lutte pour la reconnaissance de la pénibilité de leur travail. Pourtant, lors des confinements causés par la pandémie, tout le monde a pu voir à quel point ils faisaient partie des travailleurs et des travailleuses de la première ligne. Ceux et celles sans qui la société ne pouvait tenir debout. On était alors bien content qu’ils continuent à mettre leur vie en jeu, à l’époque sans test, sans masque, pour maintenir nos villes propres et saines, tandis que la plupart d’entre nous restaient à l’abri.
L’orage passé, le gouvernement a mis en place les décrets de la loi dite des « 1607 heures » obligeant les collectivités locales à imposer les 35 heures à tous les agents territoriaux, quel que soit leur fonction et leur travail. Évidemment la métropole dirigée par Moudenc s’est empressée de mettre au pas les éboueurs, notamment en mettant fin unilatéralement au fameux « fini-parti » qui existait depuis plus de 40 ans, obligeant de fait les ripeurs à 2 heures par jour de services supplémentaires dans les ateliers après la tournée. Il s’agit de les faire rentrer dans la norme des 35 heures, « rationaliser » les coûts et surtout faciliter la prochaine privatisation des services de collecte des déchets. Car derrière ce conflit et l’intransigeance de la mairie, c’est bien de cela qu’il s’agit. Pour preuve, ce jeudi 6 janvier, Moudenc « menace » les grévistes de privatiser la collecte des déchets s’ils ne stoppent pas leur grève !
Bien évidemment, le Macroniste Moudenc n’a aucune considération pour la pénibilité du travail des « ripeurs » qui se lèvent tous les matins à l’aube pour passer des heures à batailler dans les rues de nos villes, dans les bouchons, dans les gaz d’échappements, dans l’odeur pestilentielles de nos ordures. La réalité du travail des éboueurs, c’est un nombre d’accidents du travail deux fois supérieur à la moyenne nationale (produits toxiques ou dangereux dans les poubelles ou accidents de circulation, etc…) et une durée de vie inférieure de près de 4 ans par rapport à la moyenne de la population masculine française. Tout cela pour des payes à peine supérieures au SMIC.
Alors que dès le mois de Novembre l’intersyndicale unitaire a averti que les éboueurs n’accepteraient pas la remise en cause de leurs maigres acquis, la Métropole de Toulouse, son président Moudenc et le vice-président Terrail-Novès, se sont enfermés dans le déni et le mensonge. Face au mur du mépris, les éboueurs de la métropole sont rentrés en grève le 16 Décembre. Depuis, la direction de la métropole joue le pourrissement du conflit et les déchets s’entassent partout dans Toulouse et les villes de la métropole. Pourtant, les éboueurs ont déjà fait des concessions en acceptant la fin du « fini-parti », demandant en échange 34 jours de congés supplémentaires en reconnaissance de la pénibilité de leur travail. En fait, si l’on fait le calcul, 34 jours de congés supplémentaire par an sur une carrière complète, c’est tout juste le rattrapage de ce que les éboueurs perdent en année de vie à cause de leur travail. Mais not’ bon Maire n’a que faire des gueux qui nettoient sa ville. D’ailleurs, il n’en pas grand-chose à faire non plus de celles et ceux qui y habitent, les montagnes de sac poubelles qui encombrent nos trottoirs et le fumet délicat qui monte de certaines de nos rues montrent bien en quelle estime il tient sa population.
Nos ripeurs doivent continuer à se battre pour ces 34 jours, pour leur dignité, et pour mettre un coup d’arrêt à la dégradation continue des services publics qu’ils soient municipaux ou nationaux. A leurs côtés, la population doit être solidaire pour empêcher la privatisation souhaitée par Moudenc et sa bande !
Toulouse le 7 janvier 2022