La ligne ferroviaire Montréjeau-Luchon mise en service en 1873 et fermée en novembre 2014 en raison d’un manque d’investissements depuis de nombreuses années est symptomatique de l’état désastreux du réseau ferroviaire français. Il est délaissé, particulièrement en zones rurales, au profit d’une politique des transports favorisant le transport routier et les lignes à grande vitesse grandement responsables de la dette ferroviaire.
Il est donc nécessaire que l’État, largement responsable avec les LGV, réduise massivement la dette du réseau ferroviaire et réoriente les investissements vers les transports les moins polluants au service de l’ensemble de la population que ce soit en zone urbaine, périurbaine ou rurale.
Cela passe par un retour de la SNCF à sa mission première de service public et donc par un changement de direction et de politique. Son rôle doit être recentré sur le service à la population et non sur la conquête de marchés dans le jeu de la concurrence mondiale.
Dans ce cadre, la réouverture de la ligne Montréjeau-Luchon doit être actée et l’alimentation électrique, gage d’indépendance vis à vis des énergies fossiles, conservée. L’état dégradé de la caténaire nécessitera probablement une dépose et une ré-électrification totale. Les 12 millions d’Euros pour la ré-électrification peuvent être trouvés sans problème en supprimant les projets de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax à 10 milliards, pour lesquels nous sommes opposés.
Mais il ne s’agit pas de rouvrir la ligne pour 4 trains comme c’était le cas avant la fermeture. La rénovation de la ligne devra s’intégrer dans un projet de territoire plus vaste élaboré par l’ensemble de la population afin que celle-ci se réapproprie l’organisation de son territoire et des déplacements. Les dessertes locales, régionales et nationales devront être établies en concertation avec la population et répondre à l’ensemble des besoins (scolaires, domicile-travail, tourisme, correspondances à Montréjeau et/ou liaisons directes vers Toulouse et Tarbes, retour du train de nuit, etc).
Pour que le report modal de la route au rail soit effectif il faut une offre ferroviaire complète et cadencée, ce qui demandera donc un renforcement des Intercités Toulouse Bayonne, des TER, le retour du train de nuit et des correspondances bien faites entre ceux-ci, et avec les bus ex-départementaux.
C’est à ces conditions que la réouverture sera un succès.