Bilan du rassemblement devant le Conseil Départemental 31 du mardi 19 avril 2016.
Pour rappel les socialistes du conseil départemental (CD) Haute-Garonne ont fait adopté mardi dernier par le Conseil la fin du financement des hébergements hôteliers pour les femmes isolées accompagnées d’enfant de moins de 3 ans, pour les majeurs de plus de 19 ans et même pour les mineurs isolés, à partir du 2 mai. Un des prétextes étant qu’un plan pour ajouter 350 places d’hébergement à l’horizon 2020 était lancé... dont 40 en 2016 !
Les syndicats CGT, FO, Solidaires du CD avaient appelé à un rassemblement devant le CD et demandé qu’une délégation soit reçue dans l’hémicycle. Entre 4 et 500 personnes se sont rassemblées (personnel du département mais aussi des militants venus d’ailleurs, des "nuit debout", ainsi que des jeunes "hébergés"). Les responsables du CD ont refusé la délégation. Du coup environ 200 manifestants, après avoir "secoué" une grille, ont pénétré dans l’enceinte du CD, dans une chaude ambiance. Mais cela n’a pas ému les conseillers départementaux, qui ont voté la résolution à l’unanimité. Les syndicats ont appelé à revenir ce mardi, avec en ligne de mire l’établissement d’un campement de protestation (en 2014 c’est avec un tel campement que les travailleurs sociaux avaient réussi à faire annuler une résolution similaire). Tous les présents étaient très satisfaits de cette première "convergence de luttes" réussie.
Ce mardi midi, un nouveau rassemblement a eu lieu. Les syndicats n’ont été reçus que juste avant le rassemblement. Le président du Conseil Départemental a voulu minimiser le problème. Contrairement à la résolution votée, les personnes actuellement hébergées en hôtel n’en seraient pas expulsées. Par contre pour les femmes "nouvelles" on verrait au cas par cas. Quant aux mineurs isolés "nouveaux" on ne leur assurerait plus qu’un accompagnement social, sans logement, ceci afin de briser les filières de passeurs qui amènent ces mineurs en Haute Garonne !
Les syndicats ont proposé de lancer une pétition. Des éducateurs du département ont pris la parole pour montrer les conséquences immédiates qu’allait avoir cette résolution et pour expliquer qu’il n’était pas question de repartir comme cela. Les partisans de l’établissement d’un campement ont alors annoncé qu’il allait l’établir.
C’est alors que les dizaines de jeunes mineurs étrangers présents se sont rassemblés avec des pancartes et qu’un porte-parole a dénoncé le fait que le CD se contentait en fait de les loger et de les nourrir, alors que tous souhaitaient suivre une formation pour avoir un métier : ils revendiquent d’avoir accès à des études et aussi à être placés en foyer.
Ainsi les socialistes ont désormais face à eux non seulement les personnels et les militants écœurés par leurs méthodes mais aussi ces jeunes déterminés.
A suivre...
Correspondant