À l’attention : du CD31 et du CNESCO
Nous sommes contre la fermeture du collège Raymond Badiou dans le quartier de la Reynerie à Toulouse.
Le collège Raymond Badiou dans le quartier du Mirail à Toulouse va être vidé, puis détruit au nom d’une soi-disant « mixité sociale », laissant un quartier de 16 000 habitants sans collège alors qu’il y a largement la taille d’avoir un lycée.
Dès la rentrée prochaine, les enfants actuellement scolarisés en CM2 dans les écoles de la Reynerie ne pourront pas aller en 6ème au collège Raymond Badiou et seront dirigés sur des collèges considérés « favorisés » du centre-ville et des banlieues résidentielles. Les élus promettent des transports scolaires gratuits, mais ces collèges sont très éloignés du quartier. L’objectif est de vider le collège et de le détruire dans 2 ans. Ces décisions du Conseil départemental de Haute-Garonne et de l’Inspection académique, imposées, témoignent d’un mépris pour les enfants du collège, pour leurs familles et pour les équipes enseignantes.
La reconstruction future du collège Badiou n’est prévue que dans 5 ans. Le Conseil départemental cherche un terrain pour construire un nouveau collège en périphérie du Mirail, toujours pour des raisons de « mixité sociale ». Il va donc supprimer un collège sans savoir où construire le nouveau !
Dès la rentrée prochaine, 150 enfants de onze ans seront obligés de traverser chaque jour une ville étendue, pour se rendre dans des collèges inconnus afin d’expérimenter « la mixité sociale », réalisée dans la précipitation, imposée…. mais « c’est pour votre bien ! » (Au fait, pourquoi ce sont les enfants de la Reynerie qui doivent aller au centre-ville et pas l’inverse ?)
Ces enfants issus de milieux « défavorisés » vont à l’école de leur quartier. On va les envoyer en dehors de leur lieu de vie pour faire de « la mixité sociale » de 8h à 17h et les ramener le soir, le week-end, durant les vacances chez eux. C’est « la mixité » uniquement de 8h à 17h ! S’est-on intéressé à ce que peuvent ressentir des enfants confrontés à ce déplacement déstabilisant ? Les gens de ce quartier ne sont pas traités à égalité avec les autres, c’est de la discrimination.
« Raymond Badiou » est un beau nom pour un collège. C’est celui d’un professeur de mathématiques du Lycée Pierre de Fermat, d’un résistant à l’occupant nazi, du maire de Toulouse à la Libération, qui a développé les services publics (municipalisation des transports, de l’eau), qui a développé les logements sociaux, celui d’un opposant aux guerres coloniales.
Des parents, des professeurs et des élèves du Mirail luttent pour préserver leur collège, pour leurs droits, pour le droit des personnes. Ils disent que « les enfants ne sont pas des objets qu’on déplace », ce qui signifie « respectez nous ! » !
Nous leur apportons notre total soutien pour un moratoire suspendant cette décision de suppression du collège Raymond Badiou.