Le feuilleton autour de Roland et des personnes qui ont occupé sa maison vide avenue de Fronton a passionné et passionne encore. Pourtant les versions présentées dans les médias sont confuses, approximatives et tronquées. Sous prétexte de compassion envers l’octogénaire Roland, elles ont surtout servi à monter une campagne de stigmatisation des plus précaires et des sans-logis. Campagne relayée avec empressement par les réactionnaires de tout poil, l’extrême droite. Et bien sûr le Maire de Toulouse, grand ami des promoteurs, qui a déversé sa haine des « squatteurs » dans le torchon Valeurs Actuelles.
Remettons les faits à l’endroit. Le début du feuilleton c’est la crise du logement qui ne fait qu’empirer à Toulouse comme partout en France. C’est d’un côté 4300 personnes sans-logis sur la ville et de l’autre 23000 logements vacants qui participent à la spéculation immobilière. Et c’est aussi dans la rubrique « terrible actualité sociale »(sic), un homme de 50 ans sans domicile retrouvé mort lundi 15 février vers 8h30 à proximité du métro Compans Caffarelli.
Macron avait affirmé qu’il ne voulait plus personne sans domicile lors de ses vœux fin 2017. Depuis il a choisi clairement son soutien aux lobbys de l’immobilier. Pourtant il existe une loi, pas appliquée, qui autorise l’État et donc les Préfets à réquisitionner les logements vacants. C’est élémentaire de pouvoir dire dans la France de 2021 : plus personne dans la rue, plus personne dans les taudis et plus personne dans des hébergements indignes et précaires.
Mais pas d’illusion, l’État trouve la loi de réquisition trop compliquée pour la mettre en œuvre. Pour l’imposer, il faudra mobiliser le plus largement possible et apporter notre soutien aux associations de défense des mal logés.
Pour une véritable politique sociale du logement !
Nos vies valent plus que les profits des requins de l’immobilier !
Le 19/02/2021