Nous nous adressons par ce texte à l’ensemble des militantEs, compagnonNEs de luttes, courants politiques écologistes ou anticapitalistes qui s’impliquent dans la démarche d’Archipel citoyen et qui nous interpellent sur la participation du NPA 31 dans cette démarche.
Nous avons rencontré des animateurs d’Archipel citoyen en Juillet. Nous avons observé à plusieurs reprises vos réunions dans le respect de vos travaux. Mais nous ne nous sommes pas inscritEs à ce jour dans la démarche que vous proposez pour plusieurs raisons.
La méthode d’abord. Si nous sommes sensibles et intéressés par la volonté des animateurs d’Archipel d’élargir et de renouveler les bases démocratiques de l’action municipale, nous pensons qu’un tel mouvement ne peut faire l’impasse sur le contenu politique qu’il devra défendre et mettre en œuvre. Désigner la liste de candidatEs sans avoir élaboré un programme – sinon par de grands axes très généraux – qui donnerait du sens à une démarche collective, tout comme le mode de désignation, flattant la mise en avant d’individuEs qui se font plébisciter sur internet, ne nous semble pas aller dans le sens d’une démarche émancipatrice. La démocratie ne se résume pas à une somme d’individuEs, aussi brillantEs soient-ils/elles.
A cette difficulté de méthode s’ajoute donc une difficulté politique. Comment s’engager dans une démarche sans avoir la garantie de porter un projet contre la droite tout en affirmant une rupture avec une gestion sociale et écologique de l’austérité à laquelle le PS et parfois d’autres nous ont habitué. Gestion qui s’avère catastrophique comme tant d’exemples l’ont montré dans l’histoire récente ? Question d’autant plus légitime que des sociaux-libéraux, après avoir soutenu les politiques du PS, se rallient à Archipel sans aucun bilan, sans même parler de la moindre critique par rapport à la législature de P. Cohen !
Nous soumettons à votre réflexion quelques axes qui nous sembleraient être une bonne base pour la politique écologique, féministe et anticapitaliste dont nous avons besoin.
– Nos élus doivent montrer l’exemple en créant les emplois nécessaires au développement des services publics, en titularisant les personnels précaires, en réduisant pour touTEs le temps de travail à 32h.
– Il faut en finir avec les grands projets inutiles. Abandon de la 3e ligne de métro pour développer les transports collectifs péri-urbains. Abandon du projet TESO.
– Il faut développer la gratuité d’accès aux services publics (transports, cantine, piscines, théâtre, premiers mètres cubes d’eau…). Face aux milliers de personnes qui dorment à la rue, il est temps d’appliquer la loi de réquisition des logements vides dont regorge la ville de Toulouse. Pas un être humain, pas une famille ne doit dormir dehors !
– Nous avons besoin de nous battre pour le maintien et l’amélioration des services publics dans les quartiers populaires, à commencer par le centre des impôts du Mirail et les collèges Badiou et Bellefontaine.
– Il est urgent de développer des services d’accueil et d’hébergement pour les femmes victimes de violences.
– Nous voulons une ville activement solidaire des luttes sociales, qui facilite les manifestations, ouvre des lieux de réunions, soutienne les grèves. En ce sens, la campagne des Municipales ne pourra faire l’impasse sur le soutien au mouvement des Gilets Jaunes comme sur l’affrontement face au gouvernement sur la question des retraites.
– Nous voulons une ville internationaliste, qui montre l’exemple dans l’accueil des migrantEs, qu’ils soient réfugiés politiques, économiques ou climatiques. Une ville qui défende la liberté de circulation et d’installation. Une ville qui rompe son jumelage avec Tel Aviv pour reconnaitre Jérusalem comme capitale de la Palestine et qui soutienne la lutte du peuple kurde.
Voilà quelques-unes des mesures sur lesquelles il faudrait s’engager sans plus attendre pour pouvoir rassembler l’ensemble des forces qui veulent faire de Toulouse une ville au service des travailleurs et des classes populaires.
Mais pour qu’un tel programme soit réellement défendu par nos élus au conseil Municipal, encore faut-il dès maintenant faire la clarté sur les engagements de second tour. Doit-on accepter une fusion avec le Parti Socialiste – si sa liste arrive en tête des listes de gauche - dans des conditions qui nous imposerait une solidarité de gestion ? Le vote des budgets ? Pour nous cela n’est pas envisageable et constitue également un préalable.
Par cette adresse, nous réaffirmons notre volonté de discuter avec vous comme avec toutes les composantes de la gauche qui lutte à Toulouse. Nous pensons que le temps de la discussion n’est pas fini et que des évolutions peuvent avoir lieu dans les semaines qui viennent. Si nous sommes en capacité de nous présenter seuls aux Municipales de 2020 à Toulouse, nous ne nous en satisfaisons pas et estimons que nous devons continuer à confronter nos points de vue pour tenter de rassembler bien plus largement que nous-mêmes sur des bases démocratiques, anticapitalistes et écologistes.
Le NPA 31