Avec Philippe Poutou,
Philippe Poutou est candidat à l’élection présidentielle. Ouvrier à Ford Blanquefort, près de Bordeaux, il mènera de front la campagne électorale et la lutte avec ses collègues pour le maintien du millier d’emplois que compte son usine. Au premier plan de son programme de défense des intérêts des travailleurs, la lutte contre le chômage.
L’augmentation du nombre de chômeurs pèse sur tous les aspects de la vie sociale. Elle pourrit la vie de ceux qui sont privés d’emploi, des plus âgés qui n’ont aucune chance d’en retrouver, et des plus jeunes qui passent par le purgatoire des années de galère en stages, intérims et CDD.
Mais le chômage de masse, c’est aussi une pression permanente sur tous les travailleurs. L’épée de Damoclès du licenciement collectif sert de chantage permanent pour limiter nos revendications. S’y ajoute la menace du licenciement disciplinaire dans le privé comme dans le public où les méthodes de management agressives aboutissent à une multiplication des accidents du travail, des burn-out, voire des suicides comme récemment dans les hôpitaux ou à la SNCF.
Les principaux prétendants à l’Élysée déclarent tous la main sur le cœur que le chômage sera leur priorité. Escroquerie !
Fillon et Macron ne proposent pas la guerre au chômage, mais la guerre aux chômeurs ! Le premier veut instaurer une dégressivité des allocations au bout de six mois, le second forcer les demandeurs d’emploi à accepter n’importe quel poste après deux offres. Le chômage serait la faute aux chômeurs ? À qui vont-ils faire croire ces mensonges, à l’heure où pas un salarié ne se sait à l’abri ?
De son côté, la châtelaine de Saint-Cloud prétend parler au peuple, mais seulement pour distiller son poison raciste. Pour Marine Le Pen, le chômage serait dû aux immigrés. Ce ne sont pourtant pas les travailleurs immigrés qui planifient les licenciements, dont ils ne sont pas épargnés. La « préférence nationale », c’est l’exacerbation de la concurrence entre travailleurs, c’est accepter les règles des patrons qui organisent la guerre de tous contre tous sur le marché du travail. C’est l’exact opposé de la solidarité dans une lutte commune qui sera nécessaire pour inverser le rapport de forces en notre faveur.
Côté gauche, chez Hamon ou Mélenchon, le ton est moins rugueux, mais les plats sont tout aussi réchauffés. Les deux proposent un « plan de relance » de 100 milliards d’euros de commandes publiques. Donnez au capital, Dieu vous le rendra au centuple ! C’est la continuité du pacte de compétitivité de Hollande, ce cadeau de 20 milliards d’euros par an au patronat. On a vu le résultat : un million de chômeurs supplémentaires.
La vérité, c’est que le chômage de masse est une bénédiction pour le patronat. Tous les politiciens qui prétendent s’attaquer au chômage sans s’attaquer aux bénéfices des capitalistes sont des menteurs qui se préparent, comme leurs prédécesseurs, à accompagner l’offensive patronale.
Pour stopper la croissance du chômage, il faut immédiatement interdire les licenciements et les suppressions de postes, en particulier dans les grands groupes qui font des profits. Il faut partager le travail entre toutes et tous, c’est-à-dire diminuer le temps de travail sans perte de salaire, autant qu’il le faudra pour que chacune et chacun ait un emploi.
Le patronat ne sera pas d’accord ? Pourtant, il a de la marge. Les entreprises du CAC 40 ont engrangé 76 milliards de bénéfices cette année, un tiers de plus que l’année dernière. Ces fortunes accumulées permettraient largement de financer la lutte contre le chômage.
Ces mesures qui tapent directement au porte-monnaie des privilégiés, il faudra les leur arracher. Si la colère accumulée depuis tant d’années dans le monde du travail trouvait à s’exprimer dans la rue, dans les grèves, dans un mouvement d’ensemble, alors ce programme deviendrait tout à fait à notre portée.
C’est le sens des votes pour Philippe Poutou, qui seront autant d’avertissements au prochain gouvernement, quel qu’il soit. Car par ce geste, nous nous prononcerons pour le programme de nos luttes de demain.
Pour avis aux exploiteurs,
Dimanche 2 avril 2017
En Guyane, la grève générale bloque le pays depuis le 27 mars. C’est la situation coloniale qui est en cause. L’État français dépense des milliards d’euros pour faire décoller des fusées mais certaines villes de Guyane ne sont desservies par aucune route. Il manque des hôpitaux, des écoles. Le chômage est à 20 %, et 60 % des Guyanais vivent sous le seuil de pauvreté.
Dans la santé, la crise est accentuée par le faible maillage médical, l’isolement géographique et l’extrême précarité des patients. Début mars, la direction de l’hôpital de Kourou a annoncé sa privatisation. Depuis, les personnels se sont mobilisés pour une gestion publique autonome, l’arrêt des réorganisations, la préservation des emplois, et des financements à hauteur des besoins. Renforcés par la grève générale, ils et elles ont obtenu l’abandon du projet de privatisation.
La mobilisation continue, la force et l’unité du mouvement peuvent permettre de gagner bien plus que les quelques miettes lâchées par un gouvernement qui commence à avoir peur de la situation. Car, au fond, c’est bien le statut de « département français » de ce territoire d’Amérique qui pose problème. La grève générale guyanaise, un exemple à suivre !
Pour s’attirer la sympathie des hospitaliers, Marine Le Pen n’hésite pas à reprendre l’argumentaire et les revendications des organisations syndicales, des mouvements sociaux et des partis à la gauche du PS. Elle dénonce le « manque de reconnaissance financière et morale » des infirmierEs et de l’ensemble des personnels hospitaliers, l’effondrement continu de leur pouvoir d’achat. Elle s’en prend à l’étranglement financier de l’hôpital public. Elle s’engage à supprimer la « tarification à l’activité » (T2A), destructrice du service public. Elle dénonce les difficultés à l’accès aux soins.
Mais quand il s’agit d’en venir aux causes et aux remèdes de cette situation, le discours change, et l’on retrouve le vieux fonds de commerce anti-migrants et anti-étrangers de la famille Le Pen (père et fille) : la saturation des services, les difficultés quotidiennes rencontrées par les personnels, les incidents ou altercations fréquents dans les services d’urgence seraient causés par les « vagues d’immigration » qui submergeraient les services hospitaliers. Etrangers et migrants seraient la source de conflits « communautaristes ».
Quant à la qualité des soins, la présidente du FN souligne avec insistance la présence de 25 % de médecins étrangers « dont la moitié extra-européens, alors que leur formation n’est pas de même qualité ».
Rien d’étonnant, car le parti des millionnaires Le Pen dénonce le « systéme », mais n’a nulle intention de le combattre.
Donner les moyens nécessaires à l’Hôpital public, rembourser intégralement les soins aux malades, cela veut dire augmenter les cotisations sociales, s’en prendre aux profits des 1 % qui, en France comme ailleurs, possèdent l’essentiel des richesses de la planète. Et cela bien sûr le FN n’a aucune envie de le faire.
La mobilisation du printemps dernier contre la loi El Khomri l’a montré : le FN a dénoncé la loi « Travail »… mais insulté et combattu celles et ceux qui s’y sont opposéEs dans la rue, sur les barrages ou en faisant grève. Il préfère canaliser la colère populaire vers les victimes de la crise de nos sociétés inhumaines que sont les migrantEs, en semant la haine.
Voter « Marine », c’est se tromper de colère, c’est se soumettre au « système » capitaliste dont le FN est, en réalité, le pire représentant. Aucune voix d’hospitalier ou d’hospitalière ne doit s’égarer dans ce vote de division. Nos acquis sociaux ont été gagnés quand travailleurs français et immigrés se sont battus au coude à coude dans l’unité.
Toulouse Sud-Est et travailleurSEs de la Santé
Mercredi 5 avril à 20 h au Rincón Chileno,
24, rue Réclusane (M° Saint Cyprien)