NPA Haute-Garonne
  • Pour les pauvres l’hiver vient. La rage, la lutte.

    26 octobre 2021

    Les prix de l’énergie s’envolent, les pauvres chutent

    Des années de privatisations du secteur de l’énergie, couplées à un système capitaliste qui n’en a rien à faire de celles et ceux d’en bas, ça donne des millions de personnes qui vont devoir subir le froid, la faim, l’angoisse avant une période d’accalmie au printemps pour replonger dans l’enfer caniculaire de l’été.

    Le fameux chèque de 100 € du gouvernement pour venir « soutenir les porte-monnaie » n’est qu’un chantage de plus venant justifier son refus de bloquer les prix de l’énergie et le refus d’indexer les salaires sur la hausse des prix. Ces deux éléments sont pourtant de l’ordre de l’urgence sociale. L’autre urgence est de se mobiliser contre ce système capitaliste pour le faire tomber et en changer avant qu’il nous fasse tomber sans possibilité de se relever.

    Dans l’enfer de la solitude et de l’abandon

    Bien sûr les premierEs touchéEs par le grand froid ce sont les personnes sans-abris et mal-logées : personnes ultra-pauvres, sans-papiers, personnes battues et en fuite. Pour elles et eux la solution, le première, l’incontournable est d’arrêter de les considérer comme des indésirables et d’ouvrir en masse et en urgence des centres d’accueil et d’accompagnement social. De réquisitionner et de rénover les logements inoccupés pour les loger, les loger dignement. De stopper la spéculation immobilière et de ne construire que des logements sociaux en interdisant la construction et la location de passoires thermiques. Ces personnes-là sont des centaines de milliers.

    D’autre part il y a des millions de personnes qui habitent de manière régulière un logement mais dans des passoires thermiques. Le problème et connu et dure depuis des décennies alors que les solutions techniques d’isolation et de sobriété énergétique de l’habitat sont connues. Mais c’est souvent le dernier des soucis des propriétaires que de s’inquiéter du sort des locataires du moment que le loyer vient remplir leurs poches. Ce n’est pas non plus la clique à Macron qui va déployer un grand plan de rénovation et d’isolation des bâtiments, qui préfère la catastrophe sociale et écologique plutôt que de froisser ses riches amiEs de l’immobilier et de l’énergie qui tirent profits de la situation.

    L’hiver vient

    La situation très déstabilisée que connaissent actuellement les marchés de l’énergie va se répéter inéluctablement dans les années à venir avec l’épuisement partiel ou total de nombres de puits de gaz et de pétrole. Epuisement d’autant plus rapide que l’énergie est surutilisée à outrance pour et par les capitalistes pour des activités néfastes ou inadéquates tel que la production et la diffusion de l’armement, les transports irraisonnés ou la publicité commerciale. Il en reste que l’épisode actuel et ses conséquences immédiates sur les personnes pauvres à l’approche de l’hiver ne sont pas tellement dû en France à une pénurie de la ressource mais directement le fait des choix de la politique macronnienne et de ses prédécesseurs en termes de logements et de privatisation comme précédemment souligné.

    Ce froid continu pendant des mois que vivent ces millions de laisséEs pour compte et plus terrible qu’il n’y paraît.

    …le stress, le mal-être et l’isolement sont omniprésent. Pour payer l’énergie et le loyer on rogne sur l’alimentaire ou les soins. Le courrier qui le soir en rentrant du travail nous met la boule au ventre est rude... est-ce une relance de paiement ? une annonce de coupure d’électricité ou de gaz à brève échéance ? Le manteau reste sur le dos jusqu’au couché, les 11°C du logement ne suffisant pas à se réchauffer. Le moral est au plus bas. Le lendemain les enfants iront à l’école, cela leur fera un peu de répit et si on ne nous coupe pas l’électricité la douche sera possible car le chauffe-eau n’est pas au gaz. Sinon il faudra aller chez la famille ou les amiEs à l’autre bout de la ville. Avec cette humidité ambiante, la crève qui d’habitude passe au bout d’une semaine met beaucoup plus de temps à partir. La prochaine fois c’est sûr je refuserai de passer l’hiver dans ce froid glacial. Pourtant l’hiver vient, les salaires sont misérables, cela va recommencer. Quelle colère de les voir à nouveau s’agiter à la télé pour nous dire de travailler plus, de savoir les propriétaires (surtout les grands propriétaires) bien à l’abris du besoin grâce au loyer qu’iels se font sur notre dos !

    Aux nouvelles pourtant j’ai entendu que la frustration, voire la colère est grande dans les entreprises et les services publics, de nombreuses grèves, petites certes mais diverses et nombreuses en termes géographiques se déclarent ces derniers jours. Si cela prend cette fois, j’en serai peut-être. Non c’est sûr même j’en serai. Cela n’aura rien de facile et les précédentes grèves étaient difficiles nous avions de grandes envies mais peu de perspectives, des dilemmes aussi, accepter la prime et reprendre le travail ? ou continuer la lutte immédiate pour une victoire plus large au risque de ne rien avoir en cas de défaite ? Peut-être que cette fois notre mobilisation élargira les perspectives et nous n’aurons même plus à nous encombrer de ce premier obstacle.

    Quoi qu’il en soit la perspective reste pour nous, les gens d’en bas, de faire tomber le capitalisme et de reprendre les choses en main. Pour le social, pour l’écologie. Lettre d’espoir…

    Correspondant