NPA Haute-Garonne
  • Bulletin Poste - 2 mai 2017

    29 mai 2017

    On ne nous donne pas le choix, Il faudra organiser la riposte

    Nous voici avec deux candidats du deuxième tour dans lesquels on ne peut pas se reconnaître ! D’un côté, la millionnaire, raciste, xénophobe et anti-pauvres. De l’autre, le banquier qui a déjà montré comme ministre ce qu’il voulait imposer aux travailleurs pour satisfaire les appétits capitalistes.

    Coup de com’ à Whirlpool
    Les deux candidats du 2e tour se sont donnés en spectacle à Whirlpool-Amiens la semaine dernière. Un symbole de toute la campagne. L’entreprise américaine menace de fermer le site d’Amiens pour aller faire produire en Pologne. Mais la « délocalisation » cache mal les plans sociaux qui s’y sont déjà accumulés entre 2002 et 2017, et qui ont fait tomber les effectifs de 1 300 à 290 personnes.

    Comme l’écrasante majorité des entreprises qui licencient, Whirlpool est un géant aux bénéfices nets en augmentation constante. Un cas d’école, sur lequel nos deux guignols ont aligné leurs solutions bidon qui ne sauveront aucun emploi, mais garantiront que le patron n’ait rien à payer. Ni surtout à essuyer la colère des ouvriers.

    A l’usine Whirlpool, la production et les cadences ont augmenté, avec ce que cela implique de maladies professionnelles et d’accidents du travail. On a imposé aux travailleurs les samedis travaillés obligatoires et la suppression de RTT. Les profits de Whirlpool ont atteint 850 millions l’an dernier. Contre tout cela, Le Pen n’a jamais protesté, parce qu’elle, elle respecte le sacro-saint pouvoir capitaliste !

    À Whirlpool, mise en scène à la Le Pen
    L’opération com’ de Le Pen aura fait le buzz avec mise en scène de selfies. La millionnaire prétendue candidate « du peuple », dont le parti traîne autant de casseroles que les autres et qui voulait durcir encore la loi travail, propose de mettre l’usine « sous protection temporaire » : sous réserve de l’accord des actionnaires, dans l’attente d’un repreneur bidon dont la fonction sera de sous-traiter les licenciements.

    Si le FN accuse l’Europe, c’est pour excuser les licencieurs français. Et il divise les travailleurs en accusant nos frères et sœurs migrants. Un sale programme, tout en magouillant comme un parti bourgeois classique, comme en témoigne le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan.

    Le Pen et Trump : la même arnaque
    Marine Le Pen et le FN sont un danger mortel contre les droits collectifs et les organisations du mouvement social. La contestation, les manifestations, les syndicats, ils voudraient les interdire et les réprimer.

    La victoire de Donald Trump aux Etats-Unis a galvanisé les esprits réactionnaires jusqu’en Europe. Mais il n’a fait que tromper la souffrance réelle des millions de gens qui subissent la crise. Tout ça pour porter au pouvoir un gouvernement de milliardaires magouilleurs et méprisants… Et Marine Le Pen voudrait nous refaire le même coup !
    Alors, le vote Le Pen doit être laissé aux nostalgiques du colonialisme, aux négationnistes des crimes contre l’humanité, aux policiers racistes, aux bourgeois qui détestent les pauvres ! Pour toutes celles et ceux qui appartiennent aux classes populaires, voter pour Marine Le Pen, c’est se tirer une balle dans le pied… ou dans la tête !

    Macron n’est pas un rempart sérieux contre le Front National
    Nous comprenons les jeunes et les travailleurs qui mettront un bulletin Macron dans l’urne pour faire barrage au Front National.

    Mais Macron est le rejeton des banques et du gouvernement Hollande. Nous avons bien en mémoire ses attaques contre tous ceux qui vivent de leur travail. Nous nous souvenons aussi de sa politique honteuse à l’encontre des réfugiés qui n’a fait que servir la soupe à Marine Le Pen. Et si Macron a le soutien de l’ex-patronne du Medef, Laurence Parisot : c’est parce qu’il promet d’aggraver encore l’austérité.

    Même si en ce deuxième tour des élections présidentielles les illusions ne sont pas bien fortes, ne perdons pas le cap !

    Pas un jeune, pas une jeune, pas une travailleuse, pas un travailleur ne doit donner sa voix au Front National !

    L’important est de reprendre l’offensive sur le terrain social, car c’est la seule façon de faire reculer durablement l’extrême droite et de défendre nos conditions de vie et de travail !

    Une débauche d’embauche ?

    Les quotidiens régionaux relaient depuis plusieurs jours une grosse intox de La Poste. Il y aurait des embauches de facteurs en veux-tu en voilà : 45 dans le Limousin, 217 en Aquitaine, 117 en Seine-et-Marne, etc.
    La Poste a effectivement promis d’embaucher 3 000 facteurs en 2017... mais elle se garde bien de dire que cela remplace à peine la moitié des départs prévus. Elle se garde aussi de parler des nombreux emplois précaires en CDD ou intérim, alors que de nombreux postes sont vacants.
    Pour la désinformation, il y a un grand savoir-faire à la direction de La Poste.

    Pas de pognon, pas d’élection

    Cette semaine, c’est le deuxième tour des plis électoraux. Cela provoque à chaque fois une grosse charge de travail pour tous. Avant, ce travail était rémunéré en plus pour les facteurs. Désormais, La poste ne paye plus, alors qu’elle continue de recevoir plusieurs dizaines de millions d’euros pour ce service.
    C’est nous qui écoulons tout ce boulot et il faudrait que la direction nous fasse encore les poches ?

    Diviser pour régner

    Alors que beaucoup de bureaux vont être restructurés en même temps à l’automne, la direction tente de nous diviser en organisant des réunions séparées pour certaines villes de distribution. Et elle veut nous faire croire qu’il s’agit de situations différentes.
    La Poste organise déjà ses restructurations bureau par bureau, bientôt ce sera secteur par secteur ? En tout cas, l’objectif est chaque fois de supprimer des emplois pour augmenter les bénéfices. Nous avons donc intérêt à rester unis pour nous y opposer.

    La politique des casseurs

    À Marseille, la direction de La Poste a fait connaître son intention de fermer 40% des bureaux d’ici 2019.
    Le syndicat SUD estime qu’il s’agit de la fermeture programmée de 84 bureaux sur les 210 bureaux existants !
    Déjà, la direction grignote sur les plages d’ouverture, histoire de décourager les usagers, tout en prévoyant des remplacements par des points relais dans les commerces. Mais qui pourra répondre aux mille problèmes auxquels se heurte la population ?
    Des usagers et des postiers ont déjà organisé un rassemblement pour dénoncer ce scandale.

    Pas de trêve électorale dans la politique patronale

    Les chiffres du chômage de ce mois-ci sont tombés la semaine dernière et sont encore en forte hausse, avec plus de 47 000 personnes supplémentaires. Cette tendance risque de continuer avec les licenciements régulièrement annoncés, comme à Vivarte où près de 900 suppressions de postes sont prévues ou à Mim qui liquide 791 emplois.
    Pour mettre fin au chômage de masse comme à la dégradation des conditions de travail qui s’ensuit, les salariés ne pourront compter que sur leurs luttes, car quel que soit le nouveau gouvernement, il poursuivra la même politique en faveur du patronat.

    Un front anti-social

    Le Pen prétendait être pour l’abrogation de la loi El Khomri et le retour de l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans. Mais elle vient d’annoncer que, si elle était élue, Dupont-Aignan serait son Premier ministre. Or, celui-ci ne dit rien de tout cela et leur « accord de gouvernement » ne mentionne aucun de ces points ! En revanche, il multiplie les promesses de baisses d’impôts et de cotisations sociales pour les patrons.

    Derrière la démagogie électorale, voyons et combattons Le Pen pour ce qu’elle est vraiment : une ennemie des travailleurs qui cherche à les diviser selon l’origine ou la nationalité, cela au plus grand profit des patrons.

    Deux monnaies, pour un double discours

    Le Pen a annoncé dimanche qu’elle prévoyait de créer une monnaie nationale pour « restituer au peuple sa souveraineté monétaire », rien de moins ! Avis à ceux qui s’inquiéteraient de la disparition de l’euro : il ne sera plus monnaie unique mais monnaie commune. Joli tour de passe-passe qui permet à la candidate de montrer patte blanche aux « grandes entreprises qui font du commerce international » et continueraient à faire commerce et profits en euros. Pour nos paies seulement la monnaie de singe : ce « franc souverain » que la souveraine pourrait dévaluer à souhait, et nos salaires avec. Tant qu’elle y est, elle pourrait même promettre d’en revenir aux pièces trouées.