NPA Haute-Garonne
  • Pour développer les services publics locaux

    17 février 2020

    Crèches

    L’ancienne municipalité a augmenté le nombre de places d’accueil de la petite enfance mais en jouant essentiellement sur l’augmentation des agréments des assistant·e·s maternel·le·s pour leur permettre d’accueillir plus d’enfants. Nous pensons qu’il faut créer 3000 places en crèches, voire plus si nécessaire pour répondre aux besoins. Mais le nombre de places n’est pas le seul élément d’un service public de la petite enfance de qualité. Il est nécessaire d’augmenter le taux d’encadrement en pensant à 1 adulte pour 6 enfants qui marchent et 1 pour 3 qui ne marchent pas. (Aujourd’hui 1 pour 8 et 1 pour 5).
    Il faut développer les petites structures avec des places y compris pour les personnes précaires ou en recherche d’emploi. Il y a nécessité à évaluer les besoins par quartiers, notamment sur les nouveaux quartiers où arrivent les jeunes couples qui s’installent.
    Le développement du service public de la petite enfance est une condition nécessaire au développement de l’autonomie des femmes. La diversification des modes d’accueil (horaires décalés, week-end…) doit permettre le choix et l’adaptation aux horaires de travail.

    École publique

    Il y a à Toulouse 35 000 élèves dans les 200 écoles publiques. L’augmentation varie entre 800 et 1000 par an depuis 2015. 10 écoles ont été créées ou sont en voie de construction alors qu’il en faudrait 4 par an, soit deux fois plus que le rythme de construction engagé par Moudenc ! Les écoles toulousaines sont pleines à craquer. La municipalité doit mettre en œuvre un grand plan de rénovations et de constructions, sous le contrôle du personnel et des parents pour rattraper le retard. Des comités de secteur scolaire regroupant le personnel et les parents d’élèves évalueront les besoins de rénovation et de constructions de nouvelles écoles sur la base d’une salle de classe pour 24 élèves. Les écoles des quartiers populaires doivent avoir la priorité et des équipements de première qualité.

    Vers la gratuité totale

    L’origine sociale des élèves pèse sur leur réussite scolaire. En effet l’école repose beaucoup sur les moyens des familles en matière d’accès à la culture, aux voyages, au soutien scolaire… La seule solution pour limiter l’impact des inégalités sociales sur les parcours scolaires est d’étendre la gratuité.
    Nous défendons la gratuité complète de la scolarité dans les écoles publiques : cantine, CLAE, fournitures scolaires, sorties, classes transplantées...
    L’argent public doit aller à l’école publique ! La municipalité n’avait pas attendu l’obligation légale (loi Blanquer 2019) pour financer des écoles privées. Nous pensons au contraire que la municipalité doit combattre les différentes lois qui imposent un financement public des écoles privées, et entrer dans une logique de désobéissance en réservant un maximum des fonds publics pour l’école publique.
    Petits déjeuners et gouters
    La municipalité doit fournir ces deux repas gratuitement pour tous les enfants.

    Pour une école publique qui combat les discriminations

    Enfin, des travaux de mise aux normes d’accessibilité doivent être réalisé dans toutes les écoles pour que puissent y être accueillis les enfants en situation de handicap.
    Nous souhaitons aider les écoles publiques à progresser contre les discriminations de genre. Il serait intéressant que les associations féministes puissent être associées à un plan de formation des personnels pour identifier les discriminations et les représentations genrées de la maternelle à l’université. Cela prend en compte la question du partage des espaces entre filles et garçons, les assignations de genre en terme de jeux, de goût et de comportement dès les plus petites classes. La question des violences sexistes doit être traitée également de façon systématiques et la municipalité doit prendre l’initiative de développer un plan d’interventions d’éducatrices et éducateurs spécialisés, en lien avec les associations de lutte contre les violences sexistes dans les collèges et lycées pour faire de la prévention et ouvrir un espace pour que les filles victimes de violences sexistes ou sexuelles puissent être entendues et soutenues. La situation au collège Lamartine montre l’urgence de telles mesures.
    Depuis de nombreuses années l’école publique prône des valeurs de vivre ensemble et de tolérance mais cela fait longtemps que nous n’avons pas passé 3 mois sans qu’un président, un ministre ou un·e élu·e local·e ne lance une polémique sur l’islam en dévoyant le principe de laïcité. L’école est souvent mise en première ligne de ces campagnes islamophobes. Nous réaffirmons que la laïcité n’impose la neutralité religieuse que des agent·e·s publics et en aucun cas des usagers·ères des services publics. Tous les parents, quelle que soit leur religion, qu’elle soit visible ou non, doivent pouvoir participer aux activités éducatives ouvertes aux parents sans aucune discrimination. Il va de soi que les mères portant un voile doivent pouvoir accompagner en toute sérénité les sorties scolaires et participer aux fêtes et kermesses des écoles de leurs enfants.
    Enfin, la discrimination sociale et géographique doit être combattue. Les écoles des quartiers populaires doivent être rénovées en priorité et bénéficier d’équipements techniques, culturels, artistiques et sportifs de première qualité. Pour les écoles qui subissent un fort taux d’évitement, une réflexion doit être engagée avec les familles de leur secteur afin de redéfinir la carte scolaire en prenant en compte les attentes de toutes les familles du quartier. Et une fois la carte scolaire ainsi redéfinie, la mairie doit cesser d’accorder des dérogations. En effet, la possibilité devenue très répandue pour les familles de pouvoir choisir leur école grâce aux dérogations développe une logique de marché qui accentue les discriminations sociales et territoriales.

    ATSEM

    De nombreuses mobilisations locales ont été menées ces dernières années pour dénoncer le non remplacement des ATSEM. Il faut créer 200 postes d’ATSEM supplémentaires pour garantir 2 ATSEM par classe en maternelle et renforcer le vivier de remplaçantes et remplaçants.

    CLAE

    Le CLAE est un pilier important de l’école. Les conditions de travail des animateurs et animatrices et la qualité de l’accueil et des activités proposés aux enfants sont liées. Cela commence par augmenter le taux d’encadrement et par créer des postes d’AVL (accompagnant de vie de loisir) pour que l’accompagnement des enfants en situation de handicap ne s’arrête pas à la journée d’école. Ces élèves doivent avoir un même droit au CLAE que tou·te·s les autres.
    Il faut redéfinir le temps de travail des personnels des CLAE pour leur assurer des journées continues (sans les deux coupures de 3h quotidiennes comme actuellement). Les temps de présence dans l’école en dehors des horaires d’ouverture du CLAE doivent permettre aux équipes de préparer les activités éducatives et travailler des projets en collaboration avec les enseignant·e·s.
    Enfin pour résorber la précarité, il faut travailler, en lien avec les animateurs et animatrices à un plan d’embauches et de titularisations dans le cadre d’un service public municipal de CLAE avec une grille de salaires et une progression de carrière qui reconnaisse l’ancienneté et la qualification des personnels et qui valorise leurs métiers.

    Quelle politique pour le service public de santé ?

    A Toulouse, le service public de santé se dégrade. La population croit fortement et les moyens alloués à l’hôpital sont largement insuffisants. Certes, cette situation est avant tout de la responsabilité du gouvernement. Mais la mairie, par plusieurs aspects, a une responsabilité importante dans les politiques de santé publiques. Elle devrait avoir un positionnement en soutien des professionnel·le·s et des usagers·ères mobilisé·e·s. Ce qu’il nous faudrait, c’est l’exact opposé de la politique menée par Jean-Luc Moudenc et ses prédécesseurs qui ont accompagné les politiques gouvernementales.

    Toulouse Anticapitaliste propose une politique et des mesures de défense du service public de santé :

     Le maire de Toulouse est également président du conseil de surveillance du CHU de Toulouse et de l’hôpital Marchant. A ce titre, la mairie peut soutenir les personnels mobilisé·e·s contre les suppressions de postes et les fermetures de lits et s’opposer aux budgets au rabais. Il a la capacité d’exercer une réelle pression sur l’ARS (Agence régionale de santé) et le ministère de la santé.

     Annulation de la vente de l’Institut Claudius Régaud (45% CHU, 55% mairie de Toulouse) à Kaufman and Broad pour y construire des appartements de luxe. Cette vente est scandaleuse avec un prix de vente largement en-dessous des prix du marché (960 euros/m² contre plus de 3000 euros/m² dans le quartier).

     Non à la vente de l’hôpital La Grave. Maintien des services de santé de proximité pour les plus précaires en centre-ville

     Mise en place de maisons de santé publiques dans tous les quartiers notamment dans les quartiers populaires qui ne soient pas un simple regroupement de médecins libéraux mais un véritable service public.

     Subventions à la hauteur des besoins pour les associations de prévention des risques sexuels et pour les associations de défense des droits des femmes

     Octroi de réels locaux pour le Planning familial 31

     Soutien au projet de mise en place d’un neuvième secteur de psychiatrie (La psychiatrie est sectorisée par zones géographiques sur le territoire). Ceci est une demande des professionnel·le·s du secteur à laquelle s’est opposée la municipalité actuelle.

     Pression sur le gouvernement et le ministère de la santé pour la mise en place d’un hôpital public dans le nord de Toulouse afin de répondre aux besoins de la population

     Opposition au projet du CHU de Toulouse de "grand hôpital des enfants" qui en réalité diminue le nombre de lits au profit de l’ambulatoire et des cliniques privées

    Nos mamies valent plus que leurs profits

    Toulouse Anticapitaliste se prononce pour le développement des EHPAD public à prix modérés et de qualité, l’augmentation des salaires des personnels, la résorption de la précarité.
    Il faut également développer les prestations pour l’aide au maintien à domicile (repas midi et soir par exemple).

    Toilettes Publiques

    Il y a seulement 63 toilettes publiques à Toulouse (les sanisette). Nous proposons qu’il y en ait davantage afin que femmes et hommes puissent répondre à un besoin fondamental en toute intimité et dignité. Nous proposons que les sanisettes repassent dans le giron public ce qui permettra d’en diminuer les coûts. Aujourd’hui c’est J.C. Decaux qui a ce marché juteux (Coût pour la collectivité : entre 10.000 et 20.000 € pour l’installation + location annuelle de 20.000 € /an !).

    Focus sur la question de l’Eau : Rompre avec les grands groupes privés

    En décembre 2018, le conseil de la Métropole, présidé par Moudenc, a validé une délégation de service public de 12 ans, à partir de 2020, à Veolia (Eau) et à Suez (Assainissement), qui proposaient des tarifs très inférieurs à ceux résultant de l’étude de la régie publique : 2,91€ contre 3,26 €.

    En réalité, une telle baisse de tarif – tarif actuel autour de 4 € - n’aura été possible que grâce au CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), qui consiste depuis 2020 en une baisse des cotisations patronales pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC.

    C’est donc grâce à de l’argent amputé du budget de la sécurité sociale, et qui ne bénéficiera ni aux hôpitaux, ni aux assurances chômage et retraite, que 2 des plus grandes entreprises privées de France (Véolia est membre du CAC 40, Suez de l’Euronext 100) ont pu s’emparer du marché de l’eau sur toute la métropole toulousaine, aidées par la droite, trop heureuse de pouvoir présenter une baisse purement comptable du prix de l’eau comme une réussite de son mandat.

    Le CICE – promu par François Hollande – est donc de fait une machine de guerre contre les services publics, au profit du secteur privé.

    Nous ne voulons pas de ces contrats. C’est un jeu de dupes, où on nous prend d’un côté l’argent de nos cotisations, en attaquant frontalement nos droits sociaux, où une partie de cet argent servira à enrichir les actionnaires de ces grandes entreprises, et où on nous rend les miettes en nous racontant que nous faisons une bonne affaire.

    L’eau est une ressource vitale et un bien public. Elle doit être gérée dans le souci de l’intérêt général, pas de celui des actionnaires. Les citoyennes et citoyens de la Métropole n’ont jamais été consulté·e·s avant d’en remettre les clés à Véolia et Suez. Les demandes de débats publics et de referendum par Eau Secours 31 et le Collectif « Ô Toulouse » ont été systématiquement rejetés par Jean-Luc Moudenc.
    L’inégalité de traitement entre l’étude de la régie et les offres de Veolia et de Suez a conduit à une plainte au Tribunal Administratif portée par des élus, plainte que nous soutenons. Une étude équitable aurait permis que la régie propose un tarif très voisin de celui des multinationales.

    Dans cette campagne, Toulouse Anticapitaliste avancera les axes suivants :
     Dénonciation des conditions dans lesquelles ont été attribuées les deux DSP (Délégation de Service Public), et soutien à la plainte des élu·e·s.
     Exigence de la rupture des contrats vis-à-vis de la nouvelle municipalité.
     Gratuité des premiers m3 d’eau et tarification progressive (1)
     Créer des fontaines publiques dans tous les quartiers.

    (1) Les premiers mètres cubes d’eau potable doivent être gratuits. Des communes l’ont déjà fait : Roquevaire, dans les Bouches-du-Rhône, pratique une tarification sociale de l’eau, avec trois tranches (vitale, utile, confort), dont les 30 premiers mètres cubes par an sont facturés un euro. L’OMS estimait en 2011 les besoins de base en eau, pour assurer la simple survie d’un individu, entre 7,5 et 15L par jour, soit près de 5,5 m3 par an.