NPA Haute-Garonne
  • Crise environnementale et services publics : Le cas des forêts (Partie 2 - Quelles perspectives ?)

    16 mai 2021

    Crise environnementale et services publics : quelles perspectives ? (2/2) - Le cas des forêts


    Ce texte fait suite à l’article « Crise environnementale et services publics, quelles perspectives ? Le cas des forêts (partie 1/2) » paru sur le site du NPA 31 le 3 mai 2021.

    Avec la privatisation et la dégradation que subissent actuellement les services publics, ils ont du plomb dans l’aile. Présentés par les gouvernements des dernières décennies comme de simples rouages techniques à réformer au bénéfice de la libéralisation de l’économie, il n’y a plus grand monde pour les défendre dans leur état actuel. Pourtant ils n’ont jamais été aussi utiles à la société et nécessitent d’être « mis à jour » au regard des aspirations sociales, démocratiques et écologiques exprimées dans les luttes ces dernières années.

    Penser les services publics dans l‘écosocialisme

    Si l’on prend le cas de la sécurité sociale, elle n’a pas grand-chose, si ce n’est rien à voir avec un rouage technique. Elle était au contraire à ses débuts une formidable prémisse de démocratie sociale offrant un lendemain à l’ensemble des personnes, puisque propriété de tou.t.e.s les travailleur.ses et gérée en très grande partie par elles et eux.

    La citation « Chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins » résume assez bien l’idéologie dans laquelle elle puise son fondement. C’est en France depuis la fin de la seconde guerre mondiale un pilier du mouvement ouvrier et a fortiori du mouvement révolutionnaire. Les services publics se sont donc en grande partie construits et le demeure autour de questions sociales. Mais un pilier dont l’écologie est absente puisque élaboré à une époque où le productivisme était un objectif porté par presque tous les courants de pensés.

    Depuis, les questions environnementales sont peu à peu intégrées par le mouvement ouvrier en termes de réflexions mais restent en cette période de forts reculs sociaux et démocratiques, difficiles à insérer dans le projet de société que nous portons. Elles se cantonnent souvent à s’opposer à de nouvelles nuisances et parviennent difficilement à intégrer ces réflexions dans la perspective d’un changement radical de société. L’écosocialisme est en ce sens un concept clé puisqu’il ne met pas en opposition l’écologie et le social mais postule au contraire qu’une société du commun et qui le reste dans le temps, ne peut se réaliser qu’en les associant. À l’heure où la dégradation de la santé et de l’environnement va de pair, l’écosocialisme est alors une nécessité pour trouver un horizon viable et enviable !

    Démocratie et services publics, une paire indissociable

    La société est composée de différences environnementales en fonction des régions mais aussi culturelle, d’âge, de parcours, etc, entre les personnes. C’est un fait certes. Mais une société c’est surtout du commun, du partage. Partage des richesses, des idées, du temps de travail et bien d’autres. Les services publics sont en cela centraux puisqu’ils sont souvent l’outil de ce partage. Et les outils de partage sont aux fondements des démocraties. Démocratie d’autant plus renforcée lorsque ces services sont directement gérés par et pour les travailleur.ses. Cette forme d’autogestion n’enlève en rien au commun, mais est, au contraire une condition sinequanone pour arracher des mains des capitalistes cette possibilité dont ils nous privent avec leur « tout marchand ». C’est ce qui avait était en partie fait avec la création de la sécurité sociale, à nous d’infléchir en ce sens avec l’écologie (la vision productiviste en moins).

    Retour sur les forêts

    Si l’on revient sur le cas des forêts, de la casse des services publics et de la crise environnementale causée par le capitalisme et sur la nécessité d’un changement radical de cap. Il est central de se mobiliser pour défendre de ce qu’il reste de l’ONF, de Météo France et des pompier.es. Ce qui doit passer par des réouvertures de sites dans les territoires délaissés, de meilleures conditions de travail ou encore par des embauches massives. Permettant alors d’avoir les capacités de lutter contre la malforestation, d’éviter la propagation des incendies et bien d’autres.

    Mais plus encore, il est nécessaire de porter un projet renouvelé de services publics en les sortant d’une logique productiviste et de rentabilité. De services qui ne s’arrêtent pas à limiter en apparence leurs impacts environnementaux mais dont les objectifs visés soient réellement de préserver l’environnement et la santé. Cela doit évidemment s’appuyer sur les mobilisations tout en visant à dégager les capitalistes et les multinationales des CHSCT, des conseils d’administration et autres cadres de réflexions et de décisions. Puisque ce sont dans ces cadres que bien souvent se préparent ou se finalisent les privatisations. Ainsi qu’à faire bloc contre la délégation du public vers le privé de nombreux secteurs tels que les barrages éminemment liés à la question de l’eau. Enfin à arracher de leur propriété privative de nombreux autres domaines tel que celui du sport fortement lié à la santé et qui peuvent aussi avoir d’importants impacts environnementaux dans les conditions actuelles (captage d’eau, artificialisation des sols, terrains de golf, stations de skis).

    Donc un projet offensif contre le capital et pour le commun !

    Commission écologie locale NPA 31
    Le jeudi 13 mai 2021