NPA Haute-Garonne
  • Communiqués d’A Manca

    29 décembre 2015

    Source : A Manca

    Non aux Manipulations

    Le 28 décembre 2015

    Nous dénonçons avec la plus grande fermeté, la gestion par le préfet de région des graves événements survenus ces dernières 48H.

    En effet à l’issue du rassemblement en soutien aux pompiers devant la préfecture, il a été très rapidement évident que des groupes de personnes se dirigeaient vers les Jardins de l’Empereur.

    Premier constat : l’indigence du dispositif devant en théorie interdire l’accès aux lieux et l’étrange passivité des fonctionnaires de police qui laissent passer sans réaction aucune les émeutiers.

    Deuxième point : au soir de la deuxième manifestation et après le saccage d’un lieu de culte, une délégation est officiellement reçue en préfecture. Manifestation non autorisée et qui n’était en rien spontanée.

    Troisième point : La déclaration du préfet qui « déplore l’image donnée de la Corse ».

    Alors que la déclaration de l’Etat d’urgence a occasionné l’interdiction de manifestations en lien avec les questions écologiques et l’assignation à résidence de militants de cette mouvance, ici, des groupes peuvent quadriller des quartiers en se montrant très hostiles.

    Les agitateurs d’extrême droite qui structurent et orientent les actions sont présents dans la délégation reçue par le préfet. Ils reçoivent ainsi le statut d’interlocuteurs du représentant même de l’Etat.
    A noter que des groupes de personnes, toujours pilotés par des agitateurs d’extrême droite, se sont dirigés vers plusieurs quartiers connus pour abriter des populations issues de l’immigration. Rappelons que dans ces lieux, aucun incident n’est intervenu. Les slogans et les propos des apprentis émeutiers ne laissent planer aucun doute sur leurs véritables motivations.

    Il est impossible que les services spécialisés de l’Etat n’aient pas été informés des appels à manifester et de leurs contenus racistes et xénophobes , assortis de surcroît d’incitations directes à la violence contre l’immigration, appels largement diffusés sur les réseaux sociaux.

    Ces faits additionnés sont d’une extrême gravité. Nous sommes dès lors autorisés à poser la question de leur gestion par les autorités étatiques et plus précisément à nous interroger sur les objectifs visés.

    Les premiers éléments de réponse sont à rechercher dans la manière dont les médias hexagonaux traitent l’information. A aucun moment il n’est mentionné, que dans son immense majorité, la société corse ne se reconnaît pas dans les actions ultra minoritaires menées par des groupes au profil de milice.

    Rien n’est dit sur le fait que de façon majoritaire, les organisations du mouvement national ont fermement condamné le saccage d’un lieu de prière et se sont clairement démarquées des propos et des actions proférés et mis en oeuvre par quelques poignées d’apprentis miliciens.

    En guise de première conclusion, nous affirmons qu’il s’agit plus d’entretenir un climat de confusion en laissant les tensions s’exacerber et ce à quelques jours de l’accession aux responsabilités d’une partie du mouvement national.

    Ces manipulations doivent être mises en échec. A Manca renouvelle son appel à toutes les composantes saines de notre société afin de préparer une mobilisation publique qui, par son caractère massif et déterminé, soit à même de faire entendre la voix d’un peuple disposé à défendre, sans concession aucune, tous les droits de l’Homme.

    NO PASARAN

    Le 26 décembre 2015

    Suite à l’agression dont on été victimes des pompiers du centre de secours d’Aiacciu, un rassemblement de soutien s’est déroulé devant les grilles de la préfecture de région. L’émotion légitime d’une partie des manifestants et les nombreux communiqués de soutien ont été récupéré par des groupes d’extrême droite. Les images diffusées par les médias et le contenu de messages qui ont circulé sur les réseaux sociaux constituent les preuves formelles de la présence de ces derniers.

    Au prétexte d’un soutien apporté aux sapeurs pompiers il s’est agi dans les propos et dans les faits de désigner l’ensemble des populations d’origine arabe et musulmane comme des coupables. Le saccage d’un lieu de prière et les tentatives d’autodafé commises sur des écrits religieux s’inscrivent dans cette stratégie.

    Ces actes de nature raciste et fascisante n’ont rien de spontané, pas plus que le quadrillage du quartier des Jardins de l’Empereur, par des individus prédisposés au lynchage des auteurs supposés de l’agression perpétrée à l’encontre des pompiers.

    Cette expédition punitive a pris rapidement les accents de pogrom. A la gravité des actes et des propos proférés s’ajoute un habillage idéologique qui vise à présenter les choses au prétexte de la défense de l’identité corse et plus largement du peuple corse.

    Nous condamnons très fermement ces actes et nous nous félicitons des positions prises notamment par le maire de la commune et le président de l’exécutif de l’Assemblée de Corse. Nous dénions toute légitimité ou droit à des individus et des organisations objectivement de nature fascisante à agir et s’exprimer au nom du peuple Corse et ce en toutes circonstances.

    Il n’est pas encore trop tard pour opposer à la haine, à la xénophobie et au fascisme, un front large et pluraliste. Mais il ne suffira pas de limiter les indispensables mobilisations à des protestations conjoncturelles. En effet depuis des années le terrain de l’antiracisme et de l’anti-fascisme a été déserté par la quasi totalité des partis et syndicats. Nous alertons de nouveau l’ensemble du mouvement national sur le noyautage exercé par des nervis d’extrême droite dont certains occupent des responsabilités, que ce soit au plan associatif et tout aussi grave au niveau syndical.

    L’extrême droite polymorphe est parvenue à contaminer les discours politiques en faisant en sorte que ses thématiques, l’immigration, l’insécurité et de prétendus communautarismes, prennent une place centrale dans les débats.

    Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer les mesures économiques, culturelles et sociales qui restent à prendre afin d’éradiquer le terreau sur lequel prolifère la vermine fasciste.

    Reste que la question du « vivre ensemble » et donc d’une citoyenneté corse du 21ème siècle doit être impérativement traitée et ce sur la base de la défense sans concession, de tous les droits de l’homme.

    Nous témoignons de notre solidarité toutes les victimes de la xénophobie et du racisme, en rappelant l’apport indispensable des personnes issues de l’immigration au fonctionnement de l’économie de notre pays.