NPA Haute-Garonne
  • Bulletin Airbus et sous-traitants - Février 2017

    22 février 2017

    Une bavure ? Non, une politique !

    Des milliers de manifestants samedi dernier à Paris contre les violences policières sont venus témoigner leur solidarité avec Théo, 21 ans, victime d’un viol lors d’un contrôle policier à Aulnay-sous-Bois. D’autres manifestations étaient organisées à Toulouse, Caen, Nice, Le Mans, Poitiers, Montpellier, Dijon, Nantes ou Angers. Une semaine auparavant, dimanche 12 février, ils étaient 3 000 à s’être rassemblés à Bobigny pour les mêmes raisons.

    Les hypocrites

    François Hollande, venu se faire photographier au chevet de Théo, n’a pas lésiné sur les appels « au calme ». « C’est une bavure qui ne doit pas entacher l’honneur de la police », ont dit les politiciens, etc. Ce à quoi un manifestant répondait à juste titre : « La police obéit à l’État français dont elle n’est que le bras. Si je vous donne une claque, vous n’allez pas parler à ma main. J’aimerais voir tous ceux qui appellent aujourd’hui au calme avec une matraque dans le derrière. »

    Prison ferme pour les jeunes, présomption d’innocence pour les policiers agresseurs

    La réponse du gouvernement à l’indignation légitime des jeunes et de leurs parents ne s’est pas faite attendre : des condamnations à de la prison ferme en comparution immédiate prononcées contre des jeunes qui ont manifesté dans la foulée de l’agression policière !
    Quant aux policiers agresseurs, pas de précipitation : présumés innocents, ils sont repartis libres chez eux, couverts par la fameuse police des polices (l’IGPN) qui a osé prétendre que la matraque avait été enfoncée de 10 cm dans l’anus de la victime « involontairement » : la victime aurait eu la maladresse de s’empaler d’elle-même sur la matraque !
    En réalité, ces violences policières, avec contrôles au faciès et humiliations sexuelles, contre les habitants des quartiers pauvres, font partie de la routine répressive étatique. Elles ont conduit à la mort d’Ali Ziri, Adama Traoré et bien d’autres… Elles viennent d’être encore encouragées par le gouvernement Hollande qui, en accord avec les Républicains et le Front national, vient de faire voter à l’Assemblée un « permis de tuer » avec une nouvelle loi autorisant les policiers à faire usage de leurs armes bien au-delà des cas de « légitime défense ».

    Le seul « laxisme », c’est celui dont bénéficie la police

    Pour protéger les agresseurs, certains comme Marine Le Pen dénoncent le « laxisme de l’État français ». Mais visiblement, le seul laxisme est celui dont bénéficie la police. Maintenir pacifiquement l’« ordre public », c’est bon pour Neuilly ou le 16e arrondissement de Paris, mais dans les banlieues, on envoie des cow-boys sauvegarder l’« ordre social » avec des unités spécialisées. Guerre aux jeunes et à leurs familles dans les quartiers pauvres, là où règne 20 à 40 % de chômage. Voilà pourquoi les mères ont défilé à Aulnay contre le harcèlement policier à l’encontre de leurs enfants.
    L’interpellation de Théo n’est donc ni une bavure, ni un accident, c’est le quotidien subi par des milliers de jeunes, régulièrement insultés et agressés. Une routine admise au point qu’un syndicaliste policier a déclaré sur un plateau télé que l’insulte « bamboula » dont a été victime Théo était « à peu près convenable ».
    Certes, faire brûler des voitures ne fera pas peur aux donneurs d’ordres du gouvernement. Mais la colère exprimée à juste titre par les jeunes des quartiers pauvres contre la guerre sociale dont ils sont victimes devrait nous inciter à manifester massivement contre ces gouvernants au service des riches, eux qui envoient la police dans les banlieues contre les jeunes pour mieux sous-payer et licencier leurs parents.

    C’est dans la rue que ça se passera

    Pour nous, ce n’est pas un changement de majorité électorale ou l’élection d’un président providentiel qui balaieront cette société d’inégalités et de violences. La campagne présidentielle du NPA, de son candidat Philippe Poutou est l’occasion de défendre notre programme fait de justice sociale, écologiste, féministe, antiraciste. Et ce programme, nous l’imposerons par nos luttes, nos mobilisations.

    Mardi 21 février 2017

    Le ridicule ne tue plus !

    Tom Enders vient d’intégrer le club très fermé des « Living Legends of Aviation ». Il s’y retrouve aux côtés du vice-président de Boeing et de… John Travolta et Harrison Ford. On a eu droit à cette importante info sur l’intranet d’Airbus.
    Pas de quoi nous faire vraiment rêver !

    Une image bien terne !

    Sur la « une » du hub, on peut voir l’article nous rappelant les « valeurs d’Airbus ». Cet article est illustré d’une belle photo des membres du comité exécutif, sur laquelle on ne voit que des hommes, blancs et européens ou américain : français, allemands, un britannique, un américain, aucun espagnol.
    Plein de collègues n’ont pas manqué de commenter publiquement, sur le hub, cet article et sa photo, fustigeant la totale absence de femmes et de membres de « minorités visibles » dans le comité exécutif. Chapeau aux collègues, surtout des femmes par ailleurs, qui ont eu le courage de publier leur commentaires. On peut toujours croire qu’elles ne vont pas en subir de conséquences. De toute façon, elles ont peu de chances de dépasser le fameux plafond en verre.
    Ironie du sort, deux articles plus bas, on pouvait lire une brève sur le fait que « la diversité, ça marche dans toutes les équipes ». Oui, sauf dans celles qui décident.

    Programme du FN : mettre les travailleurs à la Pen

    Le programme de la richissime Marine Le Pen est simple : faire porter le chapeau de la crise aux immigrés pour mieux continuer à servir le patronat. Elle insiste sur la poursuite du dispositif CICE qui représente la bagatelle de 20 milliards d’euros donnés en pure perte sans aucun résultat sur l’emploi d’après le rapport du comité de suivi. Le passage à 39 heures ou encore la baisse des impôts sur les sociétés, qui profitent toujours aux plus grandes d’entre elles, complètent son programme.
    Elle se déclare contre l’interdiction des licenciements et contre l’augmentation du SMIC : on sait pour qui elle bosse !

    Fillon et la protection de l’enfance

    Sur sa lancée de propositions toujours plus réactionnaires, Fillon veut abaisser la majorité pénale à 16 ans.
    Le champion de l’emploi fictif familial accuse les jeunes d’être souvent « multirécidivistes ». Veut-il parler de ses propres enfants ?

    Macron de part et d’autre de la Méditerranée

    La colonisation fut un crime contre l’humanité, un crime contre les peuples perpétré par les pilleurs des pays riches. Les peuples colonisés ont répondu eux-mêmes à la question en se battant pour obtenir leur indépendance il y a soixante ans.
    Macron l’a reconnu en Algérie. Mais sitôt rentré de voyage au pays, il est revenu sur ses propos en demandant « pardon » à ceux qui manifestaient derrière le Front national.
    Des convictions, Macron ?

    #Lastnightinsweden

    (la nuit dernière en Suède)

    Déblatérant une fois de plus sur le lien entre accueil des réfugiés et terrorisme, Trump a évoqué dans un discours prononcé en Floride l’exemple de la Suède qui, après avoir accueilli 150 000 réfugiés, s’est immanquablement trouvée en proie à des « problèmes » terroristes pas plus tard que vendredi dernier, a-t-il précisé.
    Sauf qu’il ne s’est rien passé en Suède vendredi dernier… en dehors du cerveau manifestement bien enfumé de Donald Trump !

    Pour Marine Le Pen, l’Union européenne a du bon

    Dans la suite de l’affaire Fillon, les médias ont publié un rapport européen qui montre que la député européenne Marine Le Pen aurait salarié fictivement deux assistants parlementaires : son garde du corps et une amie de la famille. Montant de l’opération, 340 000 euros. Aussitôt ce rapport révélé, elle s’est défendue en expliquant qu’elle « n’étai[t] pas dans les petits papiers de la Commission européenne ».
    Comme quoi on peut cracher dans la soupe tout en puisant dedans !

    C’est entendu !

    Des manifestants « humiliés ». Ces propos de Macron désignent-ils les travailleurs qui se sont opposés à la loi Travail qu’il a inspirée ? Pas du tout. Il parlait des manifestants de la « manif pour tous », venus des beaux quartiers en 2013 pour défendre la famille traditionnelle. Dans la course aux électeurs,
    Macron est dans la même barque que Mélenchon qui a dit à un journal chrétien de droite qu’avec les manifestants de la « manif pour tous », il faisait le « pari positif du malentendu ».
    Alors pour éviter tout « malentendu », rappelons-nous qu’on ne peut pas faire confiance à ces démagogues qui mangent à tous les râteliers, même ceux des plus réacs !